Le nombre de CDD de moins d'un mois a quadruplé en 20 ans dans le secteur de l'aide à domicile.
Domicile : les contrats courts « entre tensions et bricolages quotidiens »
L'aide à domicile est un secteur où les CDD de moins d'un mois se développent fortement même si la part des salariées en CDI représente encore près de 80 % des effectifs. Le nombre de ces CDD courts est passé de 33 905 en 2000 à 146 283 en 2020 après avoir culminé à 180 000 en 2018.
Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq), pôle public d'expertise, publie une étude sur « Les contrats courts dans l'aide à domicile, entre tensions et bricolages quotidiens » notamment basée sur une enquête auprès de responsables de structures, en charge de recruter et d'organiser le travail quotidien des aides à domicile. Cette enquête s'intéresse aux tensions organisationnelles qui sous-tendent le recours aux CDD de faible durée, dans un secteur où les conditions d'emploi, de travail et de rémunération des salariées accentuent à leur tour ces tensions.
Le sommaire reflète un cumul des difficultés :
- un modèle économique au croisement d'incertitudes ;
- des conditions de travail qui génèrent un turn-over élevé ;
- recruter sur contrats courts : une activité très chronophage
- gérer les équipes : un bricolage quotidien
« Ces contrats ne semblent ni résoudre le souci structurel des conditions de travail, ni offrir de solution à moyen ou long terme au désajustement entre offre et demande de travail, constate le Ceréq qui pointe aussi « l'impasse d'une politique de formation qui ne serait pas accompagnée d'une revalorisation statutaire et salariale de ces métiers, et surtout qui ne s'appuierait pas sur une révision profonde de l'organisation des activités et du travail dans ce secteur ».