Soins palliatifs : Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a présenté le 22 septembre, le 5e plan national pour 2021-2024.
171 millions d'euros pour développer les soins palliatifs
C'est lors du Congrès annuel de la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) à Valenciennes (59), qu'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a détaillé le plan national soins palliatifs pour 2021-2024.
Si certains espéraient l'ouverture d'un débat sur l'euthanasie, le ministre entend d'abord faire correctement appliquer la loi Clayes Leonetti, adoptée en 2016, qui promeut une sédation profonde et continue jusqu'au décès. L'enjeu est de garantir aux personnes concernées et à leur entourage une prise en charge graduée et de proximité, coordonnée avec la médecine de ville et de faire bénéficier les professionnels - notamment les équipes des EHPAD - de l'appui nécessaire et de l'expertise requise en soins palliatifs ainsi qu'en accompagnement de la fin de vie. Pour ce faire, le plan détermine 3 priorités :
1. Favoriser l'appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie : parler des soins palliatifs et améliorer les connaissances sur le sujet, permet à chaque citoyen d'exercer ses droits et d'être pleinement acteur de sa propre fin de vie, de manière éclairée. Parce que seuls 18% des Français déclarent avoir rédigé leurs directives anticipées, des campagnes d'information et de sensibilisation seront menées par le Centre national des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie, présidé par le Dr Sarah Dauchy.
2. Conforter l'expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche : l'offre de formation, à la fois des professionnels et des aidants, doit être étendue pour favoriser l'intégration de ce thème à la filière universitaire et à ses cursus. Des postes d'enseignants hospitalo-universitaires et d'assistants spécialistes seront donc financés ainsi que des années-recherche en soins palliatifs. En outre, la Plateforme Nationale pour la Recherche sur la fin de vie sera mobilisée.
3. Définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l'offre hospitalière de soins palliatifs, en renforçant la coordination avec la médecine de ville et en garantissant l'accès à l'expertise : concrètement, des unités de soins palliatifs seront créées dans les départements non pourvus et les équipes mobiles de soins palliatifs, renforcées. Par ailleurs, des cellules d'animation de soins palliatifs seront mises en place dans chaque région et l'hospitalisation à domicile (HAD) sera davantage mobilisée. Par ses mesures, le plan national devrait garantira la permanence de l'accès aux soins palliatifs par le biais d'astreintes dédiées, en coopération avec les acteurs du premier recours : celles-ci pourront s'articuler avec les astreintes gériatriques déjà en place sur le territoire.
Une programmation jusqu'en 2024
171 millions, c'est la somme programmée pour la période 2021-2024. A noter que 59 millions sont destinés à financer des mesures nouvelles et que 16 millions sont inscrits dans le PLFSS pour 2022. Près de 5 millions d'euros seront priorisés dès 2021 sur le renforcement des équipes mobiles de soins palliatifs.
Olivier Véran a également indiqué qu'un Comité national de pilotage serait installé dans les prochains jours, sous la conduite du ministère et de deux personnalités qualifiées : le Dr Olivier Mermet, médecin généraliste dans l'Allier et le Dr Bruno Richard, responsable du service de soins palliatifs du CHU de Montpellier.