Une augmentation de 1,1 point du nombre de seniors en perte d'autonomie d'ici 2050, et des besoins d'hébergement et d'accueil chiffrés, sont présentés dans le n°167 d'Insee première, revue publiée l'Insee en Juillet 2019.
4 millions de seniors seraient en perte d'autonomie en 2050, révèle l'Insee
En 2015, en France hors Mayotte, selon une définition large englobant domicile et établissement, 2,5 millions de seniors sont en perte d'autonomie, soit 15,3 % des 60 ans ou plus, révèle une étude de l'Insee réalisée par Khaled Larbi (pôle Emploi-population, Insee) et Delphine Roy (Drees). Parmi eux, 700 000 peuvent être considérés en perte d'autonomie sévère.
Les taux de prévalence de la perte d'autonomie sont plus élevés dans les départements du Massif central, alors qu'ils sont plus faibles dans la région francilienne et à l'Ouest. Les seniors des DOM sont plus fréquemment en perte d'autonomie que ceux du reste de la France, alors qu'ils sont en moyenne plus jeunes.
Parmi les seniors de 75 ans ou plus, 8,8 % vivent en institution. Ceux des DOM, de Paris et de la Corse vivent plus souvent à domicile que ceux des départements de l'Ouest ou du Massif central. Si les tendances démographiques et l'amélioration de l'état de santé se poursuivaient, la France hors Mayotte compterait 4 millions de seniors en perte d'autonomie en 2050, soit 16,4 % des seniors. Les taux de prévalence de la perte d'autonomie augmenteraient fortement dans les DOM et dans le Sud-Est de la France, en raison des effets de structure démographique, alors qu'ils resteraient stables dans les Hauts-de-Seine ou dans la Creuse.
Pour maintenir constant le pourcentage de personnes en établissement par département, sexe, tranche d'âge et degré de perte d'autonomie, il faudrait que le nombre de places en hébergement permanent en établissements pour personnes âgées augmente de 20 % d'ici à 2030 et de plus de 50% à l'horizon 2050.
"En considérant que la répartition de la prise en charge entre domicile et établissement resterait la même pour un âge et un degré de perte d'autonomie donnés dans les départements, le nombre de personnes hébergées de façon permanente en établissement, qui est d'environ 600 000 en 2015, s'accroîtrait de 0,8 % par an en moyenne jusqu'en 2021, puis entre 1,5 % et 2,0 % par an de 2023 à 2040", ajoutent les auteurs de l'étude. "Il dépasserait les 700 000 en 2030, soit + 20 %, et s'élèverait à 900 000 en 2045, soit une augmentation de plus de 50 % entre 2015 et 2045. Fondée sur une hypothèse conventionnelle, une telle projection ne détermine pas le scénario le plus probable mais vise à illustrer que dans les prochaines années, la France devra choisir entre ouvrir massivement des places en EHPAD et modifier le partage de la prise en charge entre domicile et établissement, évolution qui rejoindrait l'objectif affiché des politiques publiques de favoriser le maintien à domicile."