L'AD-PA en présentant sa plateforme plaidoyer pour une pleine citoyenneté des âgés invite les candidats à s'engager pour les aînés.
44 mesures pour cesser de maltraiter les vieux et ceux qui les accompagnent
Fini le prisme sanitaire ! Il est temps de passer à une culture citoyenne ! Voilà en deux phrases la philosophie qui guide ce document dense et étayé, articulé autour de la lutte contre la discrimination liée à l'âge, « car elle est à l'origine de nombreux maux ».
Il aura d'ailleurs fallu deux conférences de presse pour en détailler le contenu. Car la prise en considération de la citoyenneté impose de changer de vision, de reconnaître la frustration des salariés face aux manques récurrents de personnels à domicile comme en établissement et à la dégradation des conditions de travail. « Les salariés interviennent dans l'urgence et disent avoir le sentiment de maltraiter les personnes dont elles s'occupent », explique Pascal Champvert, président de l'Ad-Pa.
Du global au détail
Cette question de la citoyenneté est ici traitée de manière globale, la plateforme ne faisant l'économie d'aucun sujet. Elle y aborde les besoins des personnes, même les plus vulnérables, surtout les plus vulnérables devrait-on écrire, mais aussi leurs lieux de vie, les conditions d'exercice des soignants, bien traités et donc bien traitants, et invoque des politiques publiques garantissant cette citoyenneté.
« Le financement de cette politique de solidarité (qui doit soutenir dans la perte d'autonomie mais aussi continuer d'accompagner les plus âgés dans leur quête de bonheur) doit par voie de conséquence être à la hauteur des enjeux et ne pas être considéré comme une simple dépense mais comme un investissement pour la France et les Français » peut-on lire dans le rapport. Parce qu'il crée de l'emploi, pérenne, non délocalisable, libère des logements pour les plus jeunes, il développe une économie vertueuse. L'AD-PA tend ici à démontrer qu'il est temps de revoir les modèles, de transformer l'Ehpad actuel en domiciles regroupés offrant des logements avec de réels espaces de vie comme c'est déjà le cas dans le modèle danois. Pour diminuer le prix payé par le résident, à l'image de ce qui s'applique à domicile, l'AD-PA propose de transposer le crédit d'impôt vers les personnes hébergées en établissement. Cela « viserait à rétablir une forme de justice fiscale. Cette mesure vise également à restituer une forme de dignité à des personnes qui, par ce biais, pourraient sortir de l'aide sociale et donc de l'obligation alimentaire. »
L'AD-PA demande également « la fin de la tarification administrée des services et établissements, seule capable de mettre fin au mépris des personnes âgées, des familles et des salariés. Les établissements et services à domicile commerciaux ne subissent pas la contrainte de tarifs fixés administrativement par les pouvoirs publics. Un nombre croissant de Services à domicile associatifs et publics et certains établissements ont fait récemment le même choix. » Cela signifie que l'AD-PA propose d'étendre cette possibilité à tous les établissements et services à domicile qui le souhaitent, les prix déterminés librement par le gestionnaire étant ensuite encadrés par un taux d'augmentation annuel fixé par le Ministère de l'Économie et des Finances chaque année. « Les tarifs administrés sous-évalués sont à l'origine des difficultés du secteur car c'est eux qui imposent des moyens notoirement insuffisants pour assurer un service de qualité et qui étranglent les structures par des revalorisations annuelles bien inférieures à l'inflation voire nulles », commente Pascal Champvert. Reste à savoir comment les candidats intégreront ces demandes...