"Je vous le dis très clairement. Les semaines qui viennent seront dures, nos services hospitaliers seront mis à rude épreuve et le nombre de morts va continuer d'augmenter (...). Le mois de novembre sera éprouvant, nous le savons déjà (...) Les malades d'aujourd'hui seront les hospitalisés de demain et peut-être les morts d'après-demain", martèle Jean Castex lors de sa conférence de presse du 22 octobre.
54 départements, 46 millions de français sous couvre-feu dès vendredi soir.
La circulation du virus est rapide et en progression, atteignant 251 personnes pour 100 000 en une semaine, soit une augmentation de plus de 40% en une semaine. Pour tenter d'enrayer cette augmentation rapide et très préoccupante, en France comme dans toute l'Europe, touchant toutes les tranches d'âge, le gouvernement annonce une extension du couvre-feu à 38 nouveaux départements et la Polynésie de 21h00 à 6h du matin à partir de vendredi minuit, et pendant 6 semaines.
Il porte ainsi le couvre-feu à 54 départements métropolitains et un territoire d'outre mer, touchant dès lors 46 millions de français. Mais Jean Castex ne mâche pas ses mots « Il est trop tôt pour mesurer les effets du confinement. En fonction des résultats, nous réévaluerons le dispositif, sans exclure un durcissement », appelant dès lors l'ensemble de la population à être responsable.
« Au-delà de notre capacité à soigner et des mesures administratives, je veux insister solennellement sur le fait que nous avons besoin de l'implication de tous. La clé de cette lutte contre l'épidémie est plus que jamais entre les mains de chacune et chacun de nous. (...) Tant qu'on n'est pas touché, on se croit intouchable. Ce virus frappe tout le monde (...) J'en appelle à la solidarité nationale et à une mobilisation sans faille. Si nous ne réussissons pas collectivement à juguler l'épidémie, nous devrons prendre des mesures plus dures. Nous avons encore le temps de l'éviter mais il ne reste plus beaucoup de temps. »
La réanimation n'est pas anodine
Le Pr Etienne Gayat, directeur de la cellule de crise à l'hôpital Lariboisière, est formel. « Le virus n'est pas moins grave qu'au printemps », contrairement à ce qu'on entend ici ou là. Il faut comprendre que « ce n'est pas anodin d'aller en réanimation. 15 à 20% des patients en réanimation n'en ressortiront pas. Beaucoup auront des séquelles lourdes ou mourront dans l'année », prévient-il soulignant que la solution n'est pas uniquement d'augmenter le nombre de lits en réanimation mais surtout ne pas y aller en adoptant les gestes barrières. La distanciation est efficace, le tracing des patients aussi.
C'est ainsi que le gouvernement lance la nouvelle application « Tous anti covid » disponible au téléchargement, et considérée comme un geste barrière supplémentaire, à condition qu'elle soit massivement utilisée.