Si partout en France se sont tenues des actions de soutien aux aidants familiaux, c'est aussi le jour choisi par le réseau Uniopss-Uriopss pour interpeller les pouvoirs publics et sensibiliser l'opinion sur la crise qui touche les métiers du soin et de l'accompagnement.
6 octobre : une Journée des aidants sous le sceau de l'action
Pénurie de personnels, inégalités de traitement entre les professionnels, manque de reconnaissance du rôle social de ces derniers, évolution de carrière peu lisible, épuisement des équipes travaillant à domicile ou en établissement... Malgré des alertes répétées sur les tensions dans les structures et services des champs du médico-social, du social et de la santé, les réponses des pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur de la crise croissante que connait le secteur, ont souligné Patrick Doutreligne, président de l'Uniopss et les structures nationales représentant des secteurs impactés par cette crise (APF France handicap, Unapei, OSE, Fondation de l'Armée du Salut et GNDA).
« Les associations sont aujourd'hui confrontées à des inégalités et des injustices qui se répercutent sur les publics aidés ou soutenus -inégalités entre le secteur public et le secteur privé non lucratif, inégalité de reconnaissance du travail par les pouvoirs publics, inégalités de rémunérations à niveau d'étude comparable...», a ajouté Patrick Doutreligne.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : « Depuis 15 ans, ces professionnels engagés au quotidien auprès de personnes en situation de vulnérabilité n'ont connu aucune revalorisation salariale», souligne Eric Yapoudjian, directeur général de la Fondation de l'Armée du Salut. Alors qu'il faudra plus de 90000 infirmiers et plus de 200000 aides-soignants dans les toutes prochaines années, comment faire face, quand ces mêmes professionnels démarrent respectivement avec un salaire de 1 600 euros et de 1 400 euros ?
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Pour Pascale Ribes, présidente de APF France handicap, nous avons un « secteur médico-social à deux vitesses », conséquence du Ségur, avec des « fractures entre les personnels et entre les établissements » et une dégradation du climat social. Résultat : une pénurie grandissante de personnels et un risque de services « low cost ».
Dans le même temps, alors que les besoins sociaux s'intensifient, les entrées en formation dans l'ensemble des métiers du social ont diminué de 10 % et certains jeunes abandonnent leur cursus en cours de route. L'inquiétude est palpable. Car derrière ces métiers, il y a de personnes âgées, en situation de handicap, qui ont besoin d'être accompagnées ou accueillies et qui risquent de se retrouver hors des structures et services.
Au-delà des actions, rassemblements, communications qui ont rythmé cette journée du 6 octobre partout en France, les acteurs associatifs réunis au sein du réseau Uniopss-Uriopss insistent sur plusieurs priorités pour rendre ces métiers de l'humain plus attractifs :
- Revaloriser les salaires de l'ensemble des professionnels du soin et de l'accompagnement.
-Promouvoir l'utilité sociale et le sens de l'engagement auprès des personnes vulnérables, notamment par la sensibilisation des citoyens.
-Changer de regard sur les publics accompagnés par ces professionnels pour combattre les représentations parfois négatives.
-Ouvrir davantage les établissements sociaux et médico-sociaux vers l'extérieur.
-Promouvoir ces métiers dès le collège (avec des formations reconnues également dans un parcours certifiant et diplômant et qui amènent à des revalorisations salariales, soutenues par les financeurs public)
-Organiser des parcours de formation (travail conjoint entre la Région, l'État et le Département) et créer des passerelles entre les métiers.
-Améliorer la qualité de vie des professionnels: horaires de travail, équilibre vie privée/vie professionnelle, mobilité géographique, lieu d'exercice adapté, prévention des risques, déploiement d'un accueil, intégration et facilitation d'hébergement des professionnels, ou d'emploi pour le conjoint...
-Lutter contre la sinistralité de certains secteurs,en prévoyant une politique de prévention des accidents psycho-sociaux et physiques.