L'Uniopss et la Fondation Armée du Salut ont été auditionnées, le 19 février, par Sophie Augros, déléguée nationale à l'accès aux soins, sur la question de l'accès aux soins en EHPAD. Tour d'horizon des freins identifiés.
Accès aux soins en EHPAD : le diagnostic de l'Uniopss
Alors que la téléconsultation est entrée dans le droit commun depuis le 15 septembre 2018, et que le développement de la télémédecine est l'un des axes forts de la feuille de route "Grand âge et autonomie" présentée en mai dernier par la ministre des Solidarités et de la Santé, l'Uniopss a recensé plusieurs freins à son déploiement en EHPAD. Elle insiste notamment sur l'importance des professionnels accompagnants pour certains types de publics, et indique la nécessité de fixer une rémunération pour les professionnels autres que pharmaciens (ex : infirmiers ou aide soignants en EHPAD).
La mise en place de télé-consultations en EHPAD nécessitera " du temps administratif et logistique également à intégrer au sein des budgets des ESMS ", considère-t-elle. L'Uniopss a également souligné l'importance des aides à l'équipement, qui ne sont pas définies nationalement pour les établissements sociaux et médico-sociaux, contrairement aux médecins ou pharmaciens. (1). " Les pouvoirs publics semblent s'orienter vers des aides variables et à la carte selon les régions pour les ESMS à travers une enveloppe FIR [Fonds d'intervention régionale] télémédecine. Les ARS pourront prioriser tel ou tel type d'établissement, et les ESMS feront face à des orientations hétérogènes. Pourtant l'équipement d'un établissement ou service permet une mutualisation des outils entre plusieurs professionnels de santé (médecins, infirmiers etc..) ", souligne l'Union associative.
Financement pluriannuel
L'Uniopss insiste donc " sur la nécessité d'un financement pluriannuel (abonnement plateforme, mise à jour des outils) " et s'inquiète " d'un financement hétérogène selon les régions ". La formation des professionnels est " un aspect important des conditions de réussite " du déploiement de la télé-médecine. L'Uniopss a produit, en janvier, un plaidoyer " pour une télé-médecine accessible à tous dans un cadre sécurisé ", qui détaille un certain nombre de propositions. Ce plaidoyer sera porté dans le cadre des débats autour projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation et à l'organisation du système de santé (qui introduit la notion de télé-santé et de télé-soins).
Afin de faciliter l'accès aux soins en EHPAD, l'Uniopss plaide aussi pour la mise en place d'une pratique avancée infirmière en gériatrie afin de " permettre d'améliorer les parcours de soins dans les EHPAD et de pallier en partie seulement au problème de recrutement de médecins ". Elle demande également la réactivation des travaux autour des missions du médecin coordonnateur, démarrés en juillet 2018 par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), puis suspendus