Sur-sollicités au domicile lorsqu'ils s'occupent de leur proche, les aidants familiaux peuvent se sentir soudain inutiles lorsque leur proche pousse les portes de la maison de retraite. Comment les aider à ne pas culpabiliser, à trouver leur juste place au sein de l'établissement, entre droits et devoirs, repos et plaisir partagé ? Des associations se mobilisent.
Aidants familiaux en Ehpad : quelle est leur place ?
Accompagner les aidants de malades Alzheimer ou maladies apparentées, un objectif pour le réseau Osmose
Association à but non lucratif financée par l'ARS, le réseau Osmose, implanté dans les Hauts de Seine (92), accompagne personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et aidants familiaux. Le but : favoriser les liens à domicile ou en établissement pour maintenir ou retrouver des relations apaisées. Comme l'explique le Dr Arielle Attal, médecin gériatre, " L'entrée en EHPAD est un moment difficile pour l'aidant, qui oscille entre culpabilité, épuisement, jugement du travail des professionnels. A ce titre, notre Programme AIDA1 permet de lui offrir un soutien psycho éducatif individualisé et personnalisé, dans une démarche volontaire de changement. 6 séances, encadrées par un psychologue référent et divers professionnels, qui peuvent se dérouler au sein même de l'EHPAD, permettent d'évaluer ses problématiques propres mais aussi ses attentes et besoins. Le travail consiste à remettre les questions ou angoisses liées à la maladie dans leur réalité mais aussi de l'aider dans son quotidien. Notre ambition est de fournir des clefs pour permettre à l'aidant familial de retrouver du plaisir à partager des moments avec son proche malade. "
Une action de long terme
Pour compléter son action " ponctuelle ", l'association propose des relais, actions collectives, groupes de paroles, ou finance des séances individuelles de socio-esthétique, de sophrologie, d'ergothérapie, voire de diététique lorsque l'aidant s'oublie au point de ne plus se nourrir. Un suivi à 6 mois est également assuré par Osmose et une rencontre avec l'aidant est programmée un an après. " Mais l'aidant peut téléphoner à tout moment ", précise l'énergique médecin, qui remarque que les EHPAD les sollicitent aujourd'hui de plus en plus. " Les retours sont toujours très positifs. Même si les établissements travaillent avec des psychologues en interne, le bénéfice de notre action est reconnu. Les établissements comprennent bien l'intérêt de la démarche : réduire l'anxiété des aidants et favoriser la communication avec les professionnels. Nous sommes complémentaires et cela fluidifie les liens ".