Prévenir la perte d'autonomie des aînés en dynamisant la vie sociale autour d'ateliers culturels, interactifs et intergénérationnels.
Alexandra de Saivre - Tous en Tandem
Qui êtes-vous ?
Alexandra de Saivre, dynamique et enthousiaste, après 12 ans en marketing dans des entreprises de grande consommation, je décide de changer de voie pour une mission, selon moi, plus humaine et ayant plus de sens. Je fonde Tous en Tandem, générations complices, et cherche à avoir plus d'impact auprès des aînés, mais aussi auprès des étudiants qui nous accompagnent.
Quel est votre métier ?
Tous en Tandem, entreprise de l'économie sociale et solidaire, souhaite prévenir la perte d'autonomie des aînés en dynamisant la vie sociale autour d'ateliers culturels, interactifs et intergénérationnels. Chaque semaine, dans plus de 60 villes en France, une centaine de Tandémiens, étudiants, sélectionnés, formés et accompagnés par Tous en Tandem, anime des ateliers interactifs dans les établissements pour seniors. Partage et transmission sont au coeur de ce service clef en main. L'enjeu est triple : prévenir la perte d'autonomie des aînés, enrichir les compétences de savoir-être des étudiants, lutter contre l'âgisme... Ces ateliers sont réalisés en groupe en présentiel mais aussi en visio. Pendant le 1er confinement Tous en Tandem a développé les Echappées téléphoniques, appels culturels et interactifs entre un Tandémien et un aîné, favorisant la réminiscence des souvenirs, l'évasion culturelle le temps d'un appel régulier et structuré.
Comment voyez-vous évoluer le secteur du vieillissement ?
C'est un secteur qui bouge énormément, dans lequel les acteurs et les solutions se multiplient mais il n'est pas encore suffisamment structuré et manque de moyens pour, non pas guérir la vieillesse, mais l'accompagner avec beaucoup plus d'humanité. On voit 3 tendances se renforcer :
- Il y a davantage de moyens autour du soin de la personne âgée en EHPAD qui est de plus en plus dépendante et plus de solutions pour permettre à ceux qui le souhaitent de rester vieillir à domicile;
- Un grand nombre d'acteurs technologiques apportent des solutions connectées ou autour de la domotique;
- De plus petits acteurs se concentrent sur le lien social, comme vecteur clef du bien-vieillir. Une vraie prise de conscience est indispensable mais elle nécessite pour devenir un axe gouvernemental, à la fois plus de moyens humains et financiers autour de la formation (initiale et continue) de ces métiers du vieillissement mais aussi un changement de paradigme afin de ne pas laisser reposer l'effort sur les seuls bénévoles.
Y a t-il une valeur spécifique à être une femme dans ce secteur ?
N'étant pas féministe, je ne suis pas convaincue qu'être femme dans ce milieu-là soit un plus, mais je suis sûre que mon empathie et ma sensibilité (sans doute des traits de caractère plus féminins) sont mes moteurs au quotidien et nourrissent ma volonté de changer le curseur entre curatif et préventif mais aussi de valoriser les métiers de l'accompagnement de la personne âgée autour de la culture et du lien social, comme clef du mieux-vieillir. Il y a une dizaine d'année, la stimulation physique était le fer de lance du bien-vieillir : aujourd'hui celle du lien social et de la stimulation cognitive doivent devenir un des piliers majeurs.