Accompagner les acteurs du soin et du prendre soin dans la mise en place de leur politique nutritionnelle.
Aline Victor - Nutrisens
Qui êtes-vous ?
Je suis diététicienne nutritionniste et je travaille depuis plus de 10 ans pour le secteur médicosocial. J'accompagne les acteurs du soin et du prendre soin dans la mise en place de leur politique nutritionnelle. A titre personnel, je suis également aidante. Ma motivation est de contribuer à apporter une meilleure qualité de vie aux personnes fragiles.
Quel est votre métier ?
Je suis Cheffe de Projet en Nutrition pour la société Nutrisens. Je travaille en étroite collaboration avec les équipes marketing et commerciales. J'apporte à la fois mon expertise scientifique (développement de produits, qualités nutritionnelles) et ma connaissance opérationnelle (protocoles, outils, bonnes pratiques). J'ai en charge de développer une offre de services pour former et accompagner les professionnels et pour sensibiliser le grand public. Pour cela, je pilote un réseau national de plus de 60 diététiciens ambassadeurs, le réseau nutriD, qui oeuvrent sur le terrain au déploiement de ces services.
Comment voyez-vous évoluer le secteur du vieillissement ?
C'est un secteur en pleine croissance et attractif puisqu'on voit régulièrement des entreprises / startup se lancer sur ce marché. C'est une bonne chose ! Cela laisse présager que les personnes âgées auront accès à des services leur permettant d'améliorer leur bien-être et leur confort. Reste à savoir si elles auront les moyens financiers de s'offrir ces services, notamment les milieux les plus précaires. Durant la semaine de la dénutrition (qui s'est déroulée du 12 au 19 novembre), j'ai été ravie de voir la mobilisation forte des différents acteurs du terrain et des pouvoirs publics sur ce sujet. Mais il va falloir maintenant des actes et des vraies prises de décisions.
Il va être important de tenir compte de ces deux sujets (sans quoi ces engagements et investissements perdraient tout leur sens) :
- Le vieillissement n'est pas un problème isolé lié à l'habitation ou la santé. C'est un sujet complexe qui implique plusieurs facteurs sociaux, économiques, environnementaux... Il faut qu'on travaille ensemble pour apporter des solutions adaptées.
- Il est important de placer l'usager au centre des discussions. Il faut arriver à trouver l'équilibre entre "ce qui serait bon pour la personne" et "ce que la personne a envie de faire". En nutrition, c'est d'autant plus vrai, qu'on touche à un sujet intime et à des habitudes de vie.
Y a t-il une valeur spécifique à être une femme dans ce secteur ?
Ce secteur demande de la bienveillance, de l'écoute et de la patience. Je pense que ce sont des qualités qu'on retrouve plus facilement chez une femme. Enfin, lorsqu'on parle d'alimentation, de cuisine, on touche à l'instinct maternel. Les femmes sont souvent celles qui décident de la culture alimentaire du foyer. La nutrition est un sujet qui intéresse plus particulièrement la gente féminine !