Agnès Buzyn et Sophie Cluzel ont reçu le 24 janvier des mains de Denis Piveteau, pilote de la commission pour la promotion de la bientraitance et la lutte contre la maltraitance, une note d'orientation. Le but : permettre au Gouvernement d'élaborer une stratégie nationale et un rapide plan d'actions
Appui à la bientraitance dans l'aide à l'autonomie : remise d'une note à Agnès Buzyn
La « commission permanente en charge des questions de bientraitance » , prévue par l'article D.121-4 du code de la famille et de l'aide sociale, a été installée le 19 mars 2018, sous le nom de « Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance ».
Près d'un an plus tard, elle présente sa note d'orientation « pour une action globale d'appui à la bientraitance dans l'aide à l'autonomie ». L'objectif est ici de proposer une orientation générale plutôt qu'un rapport technique. Si la commission émet bien sûr quelques propositions concrètes, elle entend surtout guider l'action à conduire.
En préambule, la commission précise qu'elle a veillé à ne « rien omettre de la diversité des situations de souffrance physique ou psychique, de violences ou de vols, qui se rassemblent sous le mot de « maltraitance », ni la diversité des lieux, des auteurs ou des victimes. Et ne pas oublier non plus - car c'est une des clés de ce sujet - que les conditions mêmes de la vie familiale ou du travail en établissement peuvent susciter de la « maltraitance ».
Mais aussi, aller d'abord au coeur des situations dans lesquelles la maltraitance est à la fois la plus nette et la plus inadmissible : lorsque l'auteur est lié à sa victime par une relation d'aide à l'autonomie . Qu'il s'agisse d'aide pour les actes de vie quotidienne, d'aide pour le transport, d'aide éducative ou administrative, ou toute autre encore : dans ces situations, l'acte de maltraitance, qu'il soit volontaire ou non, vient nier le sens même de ce qui était proposé par l'accompagnant et de ce qui était attendu par « l'accompagné ».
Chacun des axes de diagnostic implique dès lors de comprendre les situations, pour y réagir collectivement et bien sûr les prévenir
Près de 40 propositions pour répondre aux enjeux
La commission propose dès lors un dispositif complet pour répondre à ces enjeux majeurs : prévenir, améliorer les circuits d'alerte et d'information, former les professionnels au repérage des situations à risque, installer dans chaque territoire un groupe de « coordination », aménager la « levée du secret professionnel »... Et ce en respectant la liberté de chaque individu. Mais quels risques la société est-elle vraiment prête à assumer pour respecter ce droit fondamental ?
Ce rapport devrait permettre l'élaboration d'un plan national de lutte contre les maltraitances, a indiqué Agnès Buzyn. S'il est prévu rapidement, la date n'a pas encore été arrêtée.