Très soucieux du risque d'infection à Legionella pneumophila dans votre établissement, il y a bien longtemps que vous avez mis fin à tout usage d'eau du réseau lors des soins.
" Avoir le bon fluide "
Votre vigilance va jusqu'à savoir remettre en cause la négativité d'un test diagnostic urinaire lorsque celui-ci a été réalisé très tôt après les premiers symptômes d'un cas suspect. La production et la distribution d'eau chaude sanitaire n'a plus aucun secret pour vous. Vous maitrisez les températures du réseau et vous en avez la traçabilité. Vous avez un plan d'échantillonnage de la qualité de l'eau et les résultats sont irréprochables, enfin bref la bactérie n'a aucune chance avec vous. Cependant, votre système a une faille qui est pourtant la fierté de votre structure. Acheté il y a peu, le nouveau véhicule flambant neuf fait le bonheur de vos résidents et particulièrement de ceux qui accèdent au privilège d'utiliser le siège près du chauffeur. Hélas, trop absorbé par cette gestion du risque intramuros, vous avez omis de brancher la BBC le 13 juin 2010 et vous commencez déjà à le regretter.
En effet, vous auriez pu y entendre l'interview d'un médecin de la très sérieuse Health Protection Agency Britannique à propos du risque de légionellose associé à l'utilisation du lave-glace. Cette agence a étudié 128 cas de légionellose survenus en Angleterre et au Pays de Gale et qualifiés de communautaires car sans source d'exposition clairement identifiée. Pour chaque cas ils ont tirés au sort trois témoins indemnes de cette pathologie en les appariant sur le sexe, l'âge et le lieu de résidence. Au terme d'une enquête, et d'une étude statistique bien menée, il en ressort une petite bombe automobile mais celle-ci dénuée de tout cheval vapeur. En effet, les auteurs trouvent que le risque de légionellose est multiplié par 47, ce qui en épidémiologie est pharaonique, si on n'utilise pas de produit nettoyant dans son lave glace. Par ailleurs ils ont prélevé le liquide de quelques véhicules et n'ont trouvé aucune présence légionelle lorsqu'un produit nettoyant était utilisé mais la présence une fois sur cinq de la bactérie lorsque de l'eau simple servait à remplir le lave-glace. Les auteurs terminent leur étude avec hardiesse en postulant que 20% des cas communautaires sporadiques pourraient être évités par un geste des plus simples.
Interrogé par la BBC, un des meilleurs expert du sujet reconnait le caractère "physiopathologique" pertinent de l'analyse sur le mode de transmission avec une eau stagnante réchauffée par le moteur et aérosolisée dans l'habitacle via le système de ventilation. Et avec un flegme tout Britannique, il concède que l'usage d'un produit lave-glace ne parait pas déraisonnable. Et si vous êtes prêt à braver le risque infectieux dite vous que ce produit prêt à l'emploi a en plus l'avantage de mieux nettoyer votre pare-brise tout en évitant de geler, ce qui en période hivernale est des plus judicieux.
Et vous, avez-vous pensé à maitriser toutes les sources d'eau ?
En savoir plus :
http://www.bbc.co.uk/news/10293519
http://www.cclin-sudouest.com/pages/thema_outils_vdr_legio.html