La Fondation Korian pour le Bien-vieillir présente les résultats de l'étude « DemAsCH », pour améliorer la qualité des prescriptions médicamenteuses en maisons de retraite
Baisse de 14% des prescriptions de médicaments anticholinergiques dans les EHPAD, révèle une étude menée par Korian
La Fondation Korian pour le Bien-vieillir a présenté les résultats d'une grande étude de prévention de la iatrogénie médicamenteuse réalisée au sein de maisons de retraite médicalisées.
Lancée en octobre 2017, cette étude, intitulée DemAsCH (Démasquer les AntiCHolinergiques), avait pour objectif d'évaluer l'impact en maisons de retraite d'un programme d'optimisation thérapeutique collaboratif sur le taux de prescriptions potentiellement inappropriés d'anticholinergiques. Cette étude a été mise en oeuvre avec le soutien de l'Association du Bon Usage du Médicament et en collaboration avec le groupe Vidal, la société Medissimo et l'équipe de recherche du Gérontopole « Bien Vieillir en Champagne-Ardenne ».
« Cette étude fait suite à l'analyse que nous avions conduite en 2015 en collaboration avec Vidal et Medissimo d'un million de lignes d'ordonnance concernant 14 000 patients dans 110 maisons de retraite du groupe Korian. Il en ressortait une utilisation des médicaments à propriété anticholinergique fréquente alors qu'ils présentent des risques d'effets secondaires périphériques ou centraux avec un impact négatif sur la santé des personnes âgées », indique Aude Letty, déléguée générale de la Fondation Korian pour le Bien-vieillir.
Les médicaments anticholinergiques entraînent le plus souvent de nombreux effets indésirables : confusion, désorientation, rétention urinaire, constipation... Plusieurs médicaments ont été identifiés pour leurs propriétés anticholinergiques « masquées » au sein de plusieurs classes : anxiolytiques, antipsychotiques, antidépresseurs, antihistaminiques... Chez les sujets âgés, ils déclenchent ou majorent des troubles déjà présents, ces derniers étant plus sensibles à l'effet cumulatif de l'association de plusieurs médicaments à propriété anticholinergique.
Cette étude a été réalisée au sein de 33 établissements du Groupe, répartis en deux groupe, sur une durée de 18 mois. le 1er groupe (10 établissements) a bénéficié d'outils d'identification des médicaments anticholinergiques et de proposition d'alternatives. Les médecins coordonnateurs ont également reçu tous les mois des indicateurs de prescription de ces médicaments anticholinergiques sur leur site ainsi que des données globales sur l'ensemble des établissements, leur permettant de comparer leurs indicateurs à la moyenne du groupe intervention et du groupe témoin. Ils ont ainsi pu piloter leur action de communication auprès des médecins traitants prescripteurs et des pharmaciens.
Le 2è groupe de 23 établissement n'a reçu aucune communication spécifique.
Des résultats significatifs
L'étude a permis d'obtenir une baisse de 14% des prescriptions de médicaments anticholinergiques dans le groupe intervention comparé au groupe témoin. Elle a ainsi évité des prescriptions potentiellement inappropriées chez 3 résidents sur 100.
En appliquant cette méthode à toutes les maisons de retraite en France, plus de 20 000 résidents pourraient ne plus être exposés aux médicaments anticholinergiques potentiellement inappropriés.
La partie qualitative de l'étude a souligné l'acception de la démarche par tous les médecins et pharmaciens, un dialogue interprofessionnel renforcé et une meilleure vigilance.