Le 4 décembre dernier, Exelus dévoilait un premier bilan extrêmement positif de l'usage de sa plateforme Nomadeec, 1re solution de télémédecine mobile d'urgence en France, lors du 12e congrès européen de la Société française de télémédecine.
Bilan des trois premières années d'utilisation dans les SAMU et les EHPAD
Utilisée par une vingtaine de SAMU à travers tout le territoire, la télémédecine d'urgence, appelée également « télérégulation », répond pleinement aux préconisations du pacte de refondation des Urgences d'Agnès Buzyn concernant l'amélioration de la prise de décisions en régulation et des parcours de soins. En 2018, 128 millions d'appels ont été passés au SAMU en France
La télérégulation et hospitalisations évitables en EHPAD
Extraits de la communication : La télérégulation de la permanence de soins en EHPAD peut-elle permettre une réduction des passages aux urgences ? L. Rouxel, J. Cabanne, M. Jonchier, H. Delelis-Fanien, O. Mimoz
Depuis 2016, la plateforme Nomadeec équipe un nombre croissant d'EHPAD et d'établissements médico-sociaux, dans le cadre de projets départementaux, ou de partenariats avec des grands groupes. ORPEA a ainsi annoncé en septembre 2019 sa décision d'équiper avec Nomadeec, l'ensemble de ses 354 établissements sur les trois années à venir.
La solution de télémédecine mobile sur tablette tactile comprend des dispositifs médicaux (IoT de gammes hospitalières) et une application spécifique reliée au Dossier Patient Informatisé (DPI) de l'établissement. Outre la télérégulation avec le SAMU, la solution permet de réaliser des téléconsultations programmées et des télé-expertises à travers les mêmes outil.
L'efficacité de ce dispositif pour limiter les hospitalisations évitables semble de mieux en mieux établi :
Une première étude rétrospective concernant 113 actes de télérégulation réalisés au sein de quatre EHPAD retrouvait un taux d'hospitalisation deux à trois fois moindre que dans les études comparables, sans télémédecine.
Plus récemment une étude comparative entre établissements équipés et non équipés, mettait en évidence une diminution significative d'au moins 25% (p=0,04) des transferts aux urgences (3) ; Sans augmentation du nombre de rappels ou d'hospitalisations les jours suivants.
Ces hospitalisations évitées sont un élément de confort évident pour les résidents, de baisse de l'iatrogénie, et de désengorgement des urgences. Elles semblent aussi permettre des économies financières importantes (de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros par an dans certaines études) qui permettraient largement de financer la généralisation du dispositif (4).
Selon les médecins régulateurs interrogés, les éléments les plus discriminants pour éviter une hospitalisation du résident semblent avoir été :
- L'accès aux éléments du dossier de liaison d'urgence (DLU) du patient en temps réel
- La disponibilité d'un bilan clinique exhaustif et normé grâce, notamment à la fiabilité des données liées aux paramètres vitaux obtenus grâce aux dispositifs médicaux connectés
- La présence de photos ou boucles vidéos permettant d'affirmer le diagnostic surtout en cas de chute et pour les plaies.
Il est à noter que la vidéo-assistance (ou vidéoconférence synchrone) n'a que rarement été ressentie comme un besoin, et toujours en deuxième intention. Le bénéfice clinique de cet outil chronophage, nécessitera une évaluation rigoureuse avant d'envisager un déploiement généralisé.
En conclusion, la télérégulation en EHPAD semble pouvoir réduire les transferts aux urgences et permettre aux résidents d'être orientés dans la bonne filière de soins en cas d'hospitalisation. Par ailleurs, elle rassure les équipes soignantes en standardisant la prise en charge à l'aide de la solution et de ses dispositifs en lien avec le SAMU. En effet, elle améliore la communication et la prise de décision. Actuellement d'autres études sont en cours dans des EHPAD de la Vienne (86).
Visionner l'utilisation de la solution dans un EHPAD : https://www.youtube.com/watch?v=2JrOe9lK9q8