A peine sortie de son entretien avec Philippe Charrier, PDG tout juste nommé, suite à l'éviction d'Yves Le Masne en poste depuis 28 ans, et Jean-Christophe Romersi, Directeur général France du groupe Orpéa, Brigitte Bourguignon a exprimé sa colère dans un communiqué et annoncé une vaste opération de contrôle.
Brigitte Bourguignon annonce le lancement d'une vaste opération de contrôle du groupe Orpéa
Pour faire la lumière sur les pratiques et dysfonctionnements qui agitent les Ehpad depuis la publication du livre Les Fossoyeurs par Victor Castanet, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie, a convoqué ce mardi 1er février le Président Directeur général d'Orpéa, Philippe Charrier, et son Directeur général France Jean-Christophe Romersi, au ministère des Solidarités et de la Santé.
La ministre a fait part de l'indignation du Gouvernement quant aux agissements "intolérables" dénoncés dans l'ouvrage. "Ils jettent l'opprobre sur tout un secteur, ils inquiètent les résidents et leurs familles et ils contribuent à décourager des professionnels mobilisés en première ligne depuis le début de la crise sanitaire", indique t-elle dans un communiqué adressé à la presse à l'issue de l'entretien.
Brigitte Bourguignon a dès lors annoncé, sans préjudice des actions d'ores et déjà engagées devant la justice, qu'elle lançait ce jour, avec les ministres Olivier Véran, Elisabeth Borne et Olivier Dussopt, "une double enquête confiée à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l'Inspection générale des finances (IGF) afin de faire la lumière sur les pratiques et dysfonctionnements de l'ensemble du groupe Orpéa. Des contrôles inopinés seront en outre organisés conjointement par les services des Agences régionales de santé et des autres services de contrôle de l'État dans les établissements d'Orpéa, au-delà de celui des Bords de Seine."
Elle entend également consulter les représentants des familles, les élus départementaux, les acteurs du secteur et les partenaires sociaux, "afin d'examiner les différents leviers permettant de prévenir à l'avenir des situations comparables". Ils porteront "sur un renforcement des contrôles, une meilleure prise en compte de la parole des résidents et de leurs familles dans le fonctionnement des EHPAD, une information transparente sur la qualité d'accompagnement de nos aînés dans les établissements et une évaluation régulière pour soutenir l'amélioration de cet accompagnement. D'ici fin février, le Gouvernement présentera les évolutions à mettre en oeuvre en ce sens." Une démarche plebiscitée par le Synerpa lundi 31 janvier.
Dans le même temps, une action judiciaire devrait être lancée par les familles des résidents. L'avocate au barreau de Paris, Sarah Saldmann, a indiqué qu'une plainte collective pour « violence par négligence, mise en danger de la vie d'autrui et homicide volontaire » pourrait être déposée début mars.