Si par sagesse vous avez conservé l'édition du Portsmouth Herald du 2 janvier 1907, vous pourrez y relire l'annonce de la découverte du Major J.G McNaught, chirurgien de l'armée britannique de son état.
" Camellia sinensis "
En identifiant l'effet préventif du thé sur la diffusion de la fièvre typhoïde et de son agent, appelé à l'époque Bacillus typhosus, il reste aux yeux des scientifiques le premier à avoir démontré l'action antibactérienne de ce breuvage. Une immersion de quatre heures réduisait très fortement la teneur en bactéries et on ne les détectait plus après vingt heures. Il préconisa ainsi que le thé froid soit la boisson de référence des militaires au combat en remplacement de l'eau. Par thé n'entendez évidemment pas l'arbre à thé, ou Melaleuca alternofilia, dont on fait pourtant une huile dont l'efficacité a été démontrée pour décoloniser la peau de résidents porteurs de Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline (SARM). Entres botanistes émérites on parle bien ici de Camellia sinensis dont les feuilles sont si prisées qu'à chaque seconde près de 15 000 tasses du doux breuvage issu de leur infusion sont consommées sur notre terrestre planète.
C'est le thé vert qui possède les vertus médicinales; ce sont les plus décrites et les plus étudiées même si dans ce domaine il reste encore beaucoup à découvrir et à comprendre. On attribue à la forte teneur en flavonoïdes, dont le fer de lance est la catéchine, les nombreuses qualités du thé vert et en particulier son pouvoir antioxydant. Des auteurs Japonais ont réalisé une étude randomisée dans un EHPAD en comparant, chez des résidents, une série de trois gargarismes quotidiens contenant ou non de la catéchine de thé vert. Parmi les 124 résidents, tous vaccinés contre la grippe, 1% développa cette maladie dans le groupe catéchine contre 10% dans le groupe placebo soit une différence significative sur un plan statistique. On ne fait évidemment pas d'une étude une vérité scientifique mais elle pose une pierre de plus à l'édifice de questions posées autour de ce sujet.
In vitro l'activité antibactérienne du thé vert semble réelle, quoi que modeste, et ce sont les staphylocoques et en particulier les SARM qui sont le plus sensible aux pouvoirs de Camellia sinensis sans que l'on sache en expliquer précisément la raison. Dans un domaine très important chez la personne âgée, à savoir l'hygiène bucco-dentaire, là encore le thé vert a montré des vertus anti-carie dont la médiation pourrait être une activité contre les streptocoques de la cavité buccale et de la plaque dentaire. La problématique principale des catéchines, dans une perspective thérapeutique, reste leur pharmacodynamie et elles sont très rapidement transformées en métabolites inactifs dans le tractus digestif. Un usage systémique est-il possible, souhaitable et éviterait-il cet écueil? Ce sont des questions, parmi d'autres, auxquelles s'attaquent à l'heure actuelle des équipes renommées de chercheurs à l'échelle mondiale.
Et vous, vous êtes plutôt thé ou café ?