La Haute autorité de santé a analysé 129 déclarations d'événements indésirables graves liés aux soins portant sur les chutes et touchant à 75% des plus de 60 ans.
Chutes : les quatre préconisations de la HAS
La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier son quatrième bilan annuel de retour d'expérience sur les évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) dans un format condensé, avec une analyse spécifique portant sur les chutes de 129 déclarations identifiées entre février 2017 - juillet 2019 dont 45 % à l'hôpital public et 30 % en Ehpad, le reste se distribuant entre établissements de santé associatifs ou cliniques privées. Les chutes déclarées concernent, pour près de la moitié, des personnes âgées de plus de 80 ans (49 %) et dans 26 % des cas, des personnes âgées de 60 à 80 ans. Les personnes de plus de 60 ans représentent donc, à elles seules, 75 % des personnes concernées par des chutes.
Il est rappelé que, par définition, les conséquences pour le patient d'un EIGS ne peuvent être que « graves », à savoir le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou la survenue probable d'un déficit fonctionnel permanent.
Cette analyse a permis d'aboutir à quatre préconisations pour l'amélioration de la gestion des risques liés aux chutes à destination des professionnels de santé et des structures de soins.
1- Systématiser en équipe l'évaluation du risque de chute, dès l'arrivée du patient lorsque celui-ci est hospitalisé ou institutionnalisé, et le réévaluer régulièrement ;
2- S'assurer de la disponibilité des résultats de l'évaluation du risque de chute et des actions mises en place pour les prévenir dans le dossier médical du patient, et transmettre l'information aux différents acteurs de la prise en charge du patient, y compris la famille ou les aidants ;
3- Evaluer systématiquement le bénéfice risque des traitements prescrits (médicaments susceptibles de provoquer les chutes ou d'entraîner des risques graves pour la santé en cas de chute) et les réévaluer régulièrement ;
4- Aménager la chambre et la salle de bains des patients à risque de chute de façon à limiter ce risque au maximum (exemples : hauteur variable des lits , espaces libres pour des déplacements avec un appareillage, fauteuil de repos stable et sécurisable, douche sans seuil ou marche, barres d'appui dans les toilettes, suppression des tapis, adaptation de la nature du sol...) et permettre une intervention rapide en cas de chute (bouton d'appel facile d'accès...).