Comment nos sociétés nous soignent-elles ?
La vie a-t-elle la même valeur partout et pour tous ? Comment rendre ou préserver la dignité d'un individu ? Que représentent les inégalités sociales de santé ? C'est bien à ces questions que Didier Fassin, titulaire de la Chaire annuelle de Santé publique en 2020, tente de répondre dans sa Leçon inaugurale De l'inégalité des vies, prononcée le 16 janvier 2020, au Collège de France. Des questions qui prennent aujourd'hui, dans notre pays, un éclairage et un sens singuliers.
Alors que les plus âgés se lèvent pour retrouver leur liberté, que les jeunes s'enfoncent dans une détresse psychique, que certains opposent les générations ou, au contraire, tentent de « faire société » ensemble, Didier Fassin pointe la maladie comme « un puissant déterminant et un impitoyable révélateur des inégalités des vies ». En 2010 déjà, il précisait que « la médecine donne un accès pauvre à la relation humaine et ne permet pas de réfléchir politiquement aux inégalités constatées sur le terrain. »
Pourtant, s'il existe des déterminants sociologiques, anthropologiques, des inégalités physiques, morales ou politiques, cette épidémie laisse entrevoir la volonté de permettre au plus grand nombre de bénéficier d'accompagnements innovants.
Le lancement en 2021 de l'Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives (A-MCA), dont Géroscopie est partenaire, ou le plateau de la Fondation Korian consacré aux bénéfices de l'hypnose, le 18 mars dernier, montrent combien la prévention et la pratique d'un soin relationnel sont essentielles à la qualité de vie, à la préservation de la dignité.
Redonner de la valeur à la vie, réduire les inégalités sociales de santé, favoriser un accès au soin de qualité, éviter l'éthique vitrine... seront, peut-être, les enseignements de cette crise inédite.