Les gériatres alertent sur la nécessité « vitale » d'assurer les soins des résidents souffrant de maladies chroniques et d'éviter l'aggravation de leur état de santé sous l'effet du confinement. Les risques pourraient s'avérer « au moins aussi délétères » que le Covid-19 lui-même vient d'écrire leur conseil national professionnel à Olivier Véran.
Continuité des soins hors Covid : et les Ehpad ?
Le ministère des Solidarités et de la Santé a publié le 8 avril une fiche concernant le maintien du suivi et de la prise en charge des soins hors Covid. Et les Ehpad ? ont demandé au Gouvernement les acteurs réunis au sein du Conseil national professionnel (CNP) de gériatrie. Dans un courrier adressé au ministre des Solidarités et de la Santé, le Pr Claude Jeandel, président du CNP, l'invite à ne pas oublier les 750 000 résidents en Ehpad et insiste sur l'urgence vitale de continuer à assurer les soins des résidents qui souffrent de maladies chroniques et qui imposent un suivi au jour le jour de façon assidue. Tous les gériatres le disent : il est indispensable d'éviter d'aggraver leur état de santé, conséquences des effets directs du confinement.
Ils expliquent aussi que l'impact psychologique lié au confinement, les conséquences de syndromes d'immobilisation et la non-continuités de leurs soins les exposent en effet à une dégradation rapide et inquiétante de leurs fonctions cognitives, motrices et sensorielles, expliquent-ils, mais plus encore au risque d'un décès précipité par la décompensation de leurs maladies chroniques (insuffisance cardiaque, respiratoire, rénale...), ou encore d'un défaut d'optimisation du suivi et traitement de certaines pathologies (cancers, troubles neuro-cognitifs, dépression...) »
Dans ce courrier à Olivier Véran, le CNP alerte sur « la nécessité de réunir les conditions à l'évitement de tels risques qui pourraient in fine s'avérer parfois au moins aussi délétères que les effets de l'infection Covid elle-même ».