Un sommeil de seulement six heures ou moins par nuit entre l'âge de 50 à 70 ans est associé à un risque accru de démence, selon une publiée dans Nature Communications.
Démence : un risque accru chez les petits dormeurs
Si l'étude menée par des chercheurs de l'Inserm et d'Université de Paris en collaboration avec University College London ne permet pas d'établir une relation de cause à effet, elle suggère l'existence d'un lien entre la durée du sommeil et le risque de démence.
Pour cette étude, la chercheuse Inserm Séverine Sabia, qui l'a dirigée, et l'équipe EpiAgeing du Centre de recherche épidémiologie et statistiques - Université De Paris (CRESS), ont analysé les données de l'étude Whitehall II de University College London (UCL). Menée depuis 1985, cette étude s'est intéressée à la santé de 7 959 britanniques.
Les participants ont effectué une auto-évaluation de la durée de leur sommeil à six reprises entre 1985 et 2015, ce qui a permis d'extraire des données sur la durée du sommeil à 50, 60, et 70 ans pour chaque participant. En 2012, environ 3 900 d'entre eux ont également porté une montre avec accéléromètre pendant la nuit afin de vérifier la précision de leurs estimations. Les chercheurs ont ainsi pu étudier le lien entre la durée du sommeil à différents âges, son évolution entre 50 et 70 ans, et le risque de survenue de démence sur une période allant jusqu'en mars 2019.
L'étude révèle un risque de démence plus élevé de 20 à 40 % chez les personnes dont la durée du sommeil est inférieure ou égale à six heures par nuit à l'âge de 50 ou 60 ans. Il a également été observé un risque accru de démence de 30 % chez les personnes âgées de 50 à 70 ans présentant systématiquement une durée de sommeil courte, indépendamment de leurs éventuels problèmes de santé cardiovasculaire, métabolique ou mentale, qui constituent des facteurs de risque connus de démence. Ces résultats étaient confirmés lorsque la durée de sommeil était mesurée de façon objective (et non simplement à partir d'une auto-évaluation), à partir des données des accéléromètres utilisés dans la sous-cohorte des 3 900 participants.
Ces résultats suggèrent que le sommeil en milieu de vie pourrait jouer un rôle pour la santé du cerveau et confirment ainsi l'importance d'une bonne hygiène du sommeil pour la santé.