Il y a quelques semaines, Géroscopie publiait sur son site web la tribune d'ExoStim, titrée « Il n'y a pas moyen que je reste confiné ». Pourquoi ce geste ? Parce qu'une confusion persiste entre animation et stimulation. Or, le dépistage et la prévention des troubles cognitifs permettent le maintien des facultés restantes. Explications.
Dépister et stimuler pour entretenir les fonctions cognitives
Les pathologies cognitives du cerveau âgé sont nombreuses. « Elles affectent l'attention, la mémoire, le raisonnement, le langage, la compréhension, le jugement et les fonctions exécutives », explique Jennifer Benattar, Directrice du développement d'ExoStim, qui commercialise depuis 4 ans déjà un programme de stimulation cognitive. Son but : maintenir, entretenir et stimuler les fonctions restantes.
Des activités validées scientifiquement
Grâce à un travail de recherche mené avec le laboratoire de neurosciences sensorielles et cognitives du CNRS Université Aix Marseille, ExoStim a élaboré et développé un programme d'activités neuropsys aujourd'hui validées, normalisées et standardisées. Elles permettent après une évaluation individuelle des 31 fonctions cognitives, d'accompagner les personnes atteintes de troubles et de continuer de mobiliser leurs capacités. « Il ne faut pas confondre animation et stimulation », insiste Jennifer Benattar. « Candy crush n'a jamais musclé le cerveau ». Le programme ExoStim permet d'élaborer un plan d'action adapté aux besoins de chaque personne et d'analyser leur progression. « On ne travaille plus ce qui n'est plus là », complète Jennifer Benattar. « On renforce l'existant. Et on prévient la perte »
21 jeux, 10 niveaux de difficulté
Pour répondre aux besoins de chacun et éviter les risques d'échec, et donc de perte d'estime de soi, l'application propose 21 jeux cognitifs différents et des niveaux de difficulté évolutifs, portant sur la perception, le langage, la mémoire ou le raisonnement. Seul ou en groupe, en famille ou au Pasa, les résidents peuvent s'adonner à une séance d'exercices. « En cas d'absence, le thérapeute, qu'il soit ergothérapeute, (neuro)psychologue ou psychomotricien, peut paramétrer des séances qui seront menées par l'animateur, l'ASG, l'AMP ou l'aide-soignant et suivre la progression de l'utilisateur », ajoute Jennifer Benattar. « La formation des professionnels est d'ailleurs essentielle. Il est nécessaire qu'ils comprennent le sens de cet outil et la manière dont ils peuvent l'exploiter au mieux ».
De l'Ehpad au domicile
Convaincu de l'intérêt d'un tel dispositif, ExoStim lance dans quelques semaines une version pour le domicile, financée par le dispositif Vivalab. « Il s'agit surtout d'une aide au dépistage précoce, pour les services d'aide à domicile ou les évaluateurs carsat, mais aussi d'un outil permettant de se rassurer et de ne pas attribuer un trou de mémoire momentané à un trouble cognitif profond ».Un programme au service de l'usager et de ses accompagnants qui devrait rapidement trouver son public.