Sur le marché de l'innovation, les solutions alternatives aux protections sont nombreuses. Développées par de jeunes start-up, elles commencent à s'implanter sur le marché des EHPAD avec succès. Zoom sur un secteur en mutation.
Des technologies au service des âgés et de leurs aidants
DFree, nouvel objet connecté de TripleW
Créé en 2015, et lancé en 2017 au Japon, DFree mesure le niveau de remplissage de la vessie grâce à un capteur fixé sur le bas ventre. Il alerte son porteur (ou son aidant professionnel en établissement) 10 à 15 minutes avant que le besoin soit ressenti pour lui permettre de se rendre aux toilettes sans précipitation ou d'organiser ses sorties. « Ce dispositif est spécialement adapté aux personnes souffrant d'une incontinence mixte », explique Carole Miramont, la toute nouvelle directrice marketing de TripleW. « Ce n'est pas une solution curative mais un dispositif qui redonne de l'autonomie, de la qualité de vie, et facilite le travail des soignants. Les données de chaque résident leur sont envoyées sur un téléphone dédié. Ils ont alors la possibilité d' emmener tranquillement les personnes aux toilettes, sans précipitation. »
Si 200 établissements sont équipés au Japon, 30 le sont déjà en France, avec des bénéfices en cours d'évaluation sur les risques de chutes, et des réductions confirmées de 30% du temps dédié au change. Les économies sur le coût des protections urinaires seraient quant à elles évaluées à 50%. Seul frein et non des moindres, le coût du dispositif. Chaque boitier est actuellement loué entre 80 et 110 euros HT/mois. Les données, toutefois anonymisées, sont stockées sur le cloud via Amazon.
L'E-pants, la couche auto-nettoyante
Automatique, nettoyante, lavante, séchante... Telle est la promesse de ce dispositif pour adulte conçu par MMS Care, une société basée à La Rochelle. Ce système, en test dans une vingtaine d'établissements français, offrirait une hygiène améliorée, en réduisant les conséquences de la macération des protections textiles. Il permettrait ainsi de diminuer les risques d'escarres ou d'infections bactériennes pour les personnes alitées, et améliorerait les conditions de travail des personnels soignants.
Comment ça marche ?
L'E-Pants filtre les odeurs et élimine le contact visuel avec les excréments ou l'urine ayant stagnés dans une couche. Une coquille ergonomique, à micro adhérence, est reliée par un tuyau de raccordement à une unité centrale mobile. Les excréments et l'urine sont ainsi absorbés, la peau lavée et séchée. L'E-pants semblerait plus facile et rapide à mettre qu'une protection sur un corps alité, réduisant les manipulations voire les douleurs pour la personne âgée.
Commercialisée depuis janvier 2017, avec plus de 5 000 machines opérationnelles en Asie pour la grande majorité (Chine, Japon, Vietnam), cette protection est aujourd'hui certifiée conforme aux normes CE. En France, la commercialisation devrait débuter officiellement au mois d'avril 2019. Quant au prix, il n'est pas encore dévoilé mais on sait que « l'ensemble coûterait environ 4 euros par jour et par résident, contre 7 à 9 euros pour une couche classique (si l'on intègre le coût salarial) », glisse Hervé Boutillier, PDG de MMS Care.