Écrire est un acte d'amour
Jean Cocteau avait cette formule magnifique et si juste : « Écrire est un acte d'amour, s'il ne l'est pas il n'est qu'écriture ».
Un groupe de 5 directeurs vient de créer une dynamique incitant les âgés à relater, à raconter cette fichue crise, qui outre de nombreuses victimes a détruit ce lien d'amour et d'équilibre que représentent les familles, provoquant de nombreux syndromes du glissement.
« Les plumes grisées », c'est le nom de cette démarche sur le thème de l'espoir. Ce choix n'est pas anodin. Car cette période, dont nous commençons à pouvoir en espérer sinon la fin, du moins un apaisement, ne pourra nous permettre un rebond positif qu'avec cet espoir, essentiel à nos équilibres. L'écriture comme thérapie ou exutoire, afin de compenser ces jours si tristes pour celles et ceux qui en ont déjà vécu de bien sombres, n'est pas une pratique nouvelle. Mais c'est une belle parenthèse, qui nous démontre une fois encore qu'il reste des « alerteurs de rêves », même en période de crise. Cette mémoire des âgés que nous n'utilisons pas assez. Vecteur fondamental de transmission et de sagesse.
Car ne nous y trompons pas, « les plumes grisées » ne sont pas simplement une forme de soin, elles nous concernent tous au moment où des réflexions reprennent le sempiternel sujet de l'Ehpad de demain. En septembre, date fixée pour « exploiter » ces écrits, nous verrons si cet encouragement à l'expression livrera une forme de richesse et de feuille de route, exprimée par celles et ceux les plus concernés, qui à travers un vécu souvent dramatique, évoqueront le plus important pour eux : leurs souhaits, leurs envies, leurs manques. Bref, leur besoin de vie tout simplement, alors que lucidement ils savent, bien souvent, que le bout de leur chemin se rapproche.