Dans un avis du 17 décembre, le Conseil scientifique a anticipé la 6e vague et émis des recommandations spécifiques aux Ehpad avant l'annonce du nouveau protocole sanitaire par Brigitte Bourguignon.
Ehpad : accélération de la 3e dose et restrictions « proportionnées »
Dans son avis du 16 décembre (version modifiée le 17), le Conseil scientifique conclut à la nécessité de limiter la progression de la 6e vague pour étaler l'impact sur le système de soins et protéger la population par la vaccination. La très haute transmissibilité du variant Omicron et sa propagation attendue dans le court délai des quelques semaines à venir « interroge sur la politique d'anticipation du risque ». Il recommande :
- d'accélérer la dose de rappel en Ehpad -70% des résidents l'ont eue, « ce qui est bien mais insuffisant », dès 3-4 mois après la primovaccination (sous réserve d'une validation de la Haute autorité de santé et du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale) avec la mise en place sur tous les territoires, via les ARS, de soutien mobile utilisant toute ressource possible (pompiers, personnels des réseaux et dispositifs d'appui à la coordination, Ssiad, Spasad, CCAS...).
- de contrôler les visiteurs avec un test (PCR, antigénique, ou autotest) de moins de 24h pour les personne n'ayant pas de rappel vaccinal, avant entrée en Ehpad.
- d'inscrire désormais le rappel dans l'obligation professionnelle des personnels des Ehpad, avec mise en conformité dans un délai raisonnable, et ce malgré l'intensification nette ces derniers jours. Selon le chiffre cité par ailleurs par le Conseil scientifique, le pourcentage de soignants ayant reçu une 3e dose est actuellement de 57% chez les soignants libéraux, de 31,6% chez les soignants salariés et de 28,4% chez les professionnels exerçant en Ehpad. Avant la mise en conformité, un test (PCR, antigénique, autotest) devrait être demandé tous les jours pour chaque agent.
Dans un encadré en gras qui surligne le propos, le Conseil scientifique écrit aussi : « Les restrictions de liberté et les contraintes pour les résidents d'Ehpad ne peuvent à notre sens être différentes de celles de la population générale, si ces mesures sont mises en oeuvre. Elles ne peuvent être établies que de manières proportionnées et temporaires, après concertation avec les résidents et les familles par leur représentation dans le CVS. Un rappel à cette règle devra être expliqué à l'ensemble des directeurs et médecins coordinateurs des établissements pour éviter des attitudes hétérogènes sur le territoire national par les ARS ».