Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l'autonomie, a réuni lundi 7 décembre les professionnels de l'aide aux personnes âgées pour évoquer la délicate question de la vaccination.
Ehpad : Une vaccination en préparation
Si l'AD-PA dans un communiqué s'est réjouie de cette initiative et des qualités d'écoute démontrées de Brigitte Bourguignon, qui a d'ailleurs annoncé un rythme de réunions hebdomadaires, il n'en reste pas moins que la vaccination des résidents comme des professionnels du grand âge représente "un défi logistique et organisationnel sans précédent". La ministre déléguée a rappelé qu'elle "est avant tout régie par des principes intangibles définis par le Président de la République", à savoir son caractère non obligatoire posant dès lors la question du recueil d'un consentement « libre et éclairé » des personnes âgées qui se feront vacciner, mais aussi la gratuité du vaccin comme impératif de justice sociale, et enfin la sécurité. Elle a ainsi indiqué que les premières personnes ne seront vaccinées "que si, et seulement si, les vaccins concernés respectent scrupuleusement toutes les règles sanitaires françaises et européennes".
Les associations précisent que ce recueil du consentement de la personne âgée sera difficile compte tenu du retard accumulé par notre pays en matière d'accès aux protections de justice pourtant indispensables pour nombre de personnes âgées.
Le vaccin Pfizer devrait être le premier vaccin administré. Ce vaccin possède des conditions de conservation délicates car il doit être maintenu à -70 degrés et administré dans les 5 jours suivant la décongélation.
Si l'État organise actuellement l'arrivée des congélateurs et les lieux de stockage, les professionnels doivent se préparer pour être opérationnels le moment venu. Comme l'explique Florence Arnaiz-Maumé dans un point à la presse ce mardi 8 décembre, "nous devons préparer le recueil du consentement. Nous avons demandé l'élaboration d'un document officiel qui pourra être intégré dans le dossier médical. Il nous faut travailler dès maintenant sur les éléments à communiquer pour expliquer ce vaccin aux résidents, leurs familles et les salariés. Si les personnes valides vont être en mesure de choisir la vaccination ou non sans aucune difficulté, le problème se posera pour les personnes atteintes de pathologies type Alzheimer. Il faudra rechercher le consentement auprès d'un tuteur, la famille, la personne de confiance... Nous avons besoin d'un référent unique pour obtenir cette autorisation."
Après ce recueil du consentement, les établissements doivent organiser une consultation médicale préalable, et les modalités de la vaccination. "Ce n'est pas forcément la partie la plus complexe. C'est un enjeu logistique majeur mais cela ne nous inquiète pas outre mesure", rappelle Florence Arnaiz-Maumé. "Nous sommes habitués à mener des campagnes de vaccination. Nous devons surtout l'anticiper."
Compte tenu des différentes étapes à respecter avant l'administration du vaccin, à savoir l'obtention de l'Autorisation de mise sur le marché et celle de la commission des vaccinations de la Haute Autorité de Santé, le démarrage de la campagne est évalué à la mi-janvier, et non au 4 janvier comme annoncé par le gouvernement.