Emmanuel Macron confirme "un effort indemnitaire" pour les aides-soignantes en EHPAD
Emmanuel Macron a dévoilé, le 18 septembre, sa réforme du système de santé. Ce plan sera doté d'un budget de 3,4 milliards d'euros d'ici à 2022. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de relever l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) qui sera porté de 2,3% à 2,5%, soit une enveloppe supplémentaire de 400 millions d'euros, en 2019, pour l'assurance-maladie.
L'avenir des EHPAD a été passé sous silence dans ce plan "Ma Santé 2022", à une exception près. "Une attention particulière sera réservée aux aides-soignantes, dont le cadre de compétences et de formation sera actualisé, afin de mieux répondre aux réalités de leur exercice. Les conditions d'emploi en seconde partie de carrière feront l'objet d'une réflexion spécifique et je confirme qu'un effort indemnitaire sera mis en oeuvre en particulier pour les aides-soignantes qui exercent dans les EHPAD", a annoncé le chef de l'Etat.
Pour rappel, la feuille de route "Grand âge" de la ministre des Solidarités et de la Santé prévoit que "les référentiels d'activités, de compétences et de formation des aides-soignants seront revus d'ici mars 2019 pour adapter les qualifications et les pratiques aux évolutions des besoins."
Les syndicats restent sur leur faim
La CGT Santé et Action sociale qualifie le plan "Ma Santé 2022", de "plan technico-élyséen" et déplore qu'il n'y ait "pratiquement pas un mot sur les EHPAD". "Malgré un ONDAM évalué l'année prochaine à 2,5%, la CGT considère que c'est une augmentation de 5% qui permet de financer l'activité normale des établissements", ajoute le syndicat.
Le syndicat FO Fonction publique déclare, dans un communiqué, être opposé "aux mesures de ce plan qui ne répondent aucunement aux revendications mises en avant dans les grèves des EHPAD en début d'année". "Si le gouvernement reconnaît que le système de soins tient grâce au dévouement du personnel, comme cela a, encore, été le cas avec la canicule, il n'y aura de reconnaissance "indiciaire" que pour une partie des agents, à savoir les aides-soignants exerçant en EHPAD. FO n'accepte pas que l'on divise les personnels qui font tous partie de la Fonction publique hospitalière et qui ont le même statut", critique le syndicat.
"Au prix de leur épuisement, les personnels ont souvent pallié par leur implication les failles de fonctionnement dans les établissements et le manque de moyens. La valorisation des aides-soignantes est bien une reconnaissance qu'il faudra à terme concrétiser par un passage en catégorie B. Mais entre l'organisation future et la réalité présente, ce sont les professionnels qui seront sollicités pour tenir à bout de bras les établissements. Et cela, tant qu'une meilleure organisation du travail ne sera pas trouvée dans chaque établissement, dans chaque service", considère pour sa part la CFDT Santé Sociaux.