20% des salariés accompagnent un proche malade, en situation de handicap ou âgé. La 4 e étude de Responsage, service de conseil et d'orientation pour les salariés aidants, en dit plus sur ces salariés qui tentent de conjuguer vie personnelle/vie professionnelle. Du grain à moudre pour les DRH de la filière message à l'heure où les termes " qualité de vie au travail " et " conciliation des temps de vie " sont sur toutes les lèvres.
Employeurs : il y a urgence à aider vos salariés aidants !
Avec plus de 100 000 salariés ayants droit à ce jour, Responsage, service de conseil et d'orientation des salariés aidants, est un observatoire privilégié de la situation du salarié aidant. Les données du baromètre 2017 portent sur un échantillon de 3 355 situations traitées entre juin 2013 et décembre 2017 et concernent un total de 2 296 salariés aidants issus d'entreprises adhérentes (Bayard Presse, Crédit Agricole SA, Danone, Henkel, L'Oréal, LVMH, Pernod-Ricard, Sanofi, Seb, Suez UES,...).
Les données de ce nouveau baromètre devraient interpeller les DRH. La montée des maladies chroniques et de l'autisme, et le vieillissement démographique impactent chaque jour davantage les employeurs. L'accompagnement des salariés aidants doit donc être une brique de la politique sociale des employeurs. Parce qu'une fois encore, l'Etat ne pourra pas tout faire.
Les salariés restent seuls face à leur problème
88% des salariés n'ont pas parlé de leur situation à leur manager ou DRH. Ils ne sont que 25% à avoir contacté les structures d'accompagnement locales (CLIC, MDPH, CCAS...) dédiées à leur situation. 84% des personnes ne l'ont pas abordé avec leur médecin du travail ou l'assistant social de leur employeur (parmi ceux ayant accès à un assistant social).
L'impact : la baisse de qualité.
En gardant pour lui sa problématique, le salarié se met en difficulté ainsi que son équipe. Il manque d'attention pour son travail et de disponibilité pour ses collègues.
Les salariés gèrent l'accompagnement de leur proche sur les heures de travail
94 % des salariés contactent le service d'accompagnement en semaine durant leurs heures de travail. Presque 40% d'entre eux contactent le service plusieurs fois pour un suivi.
L'impact : la diminution des heures travaillées.
Ainsi les experts de Responsage estiment à 20h le temps moyen de recherche sur internet, d'appels, les appels devant être passés sur les heures ouvrables. Les structures n'offrant pas d'accompagnement perdent des journées de travail.
Les salariés ont besoin d'aide sur de nombreux sujets . 45% s'interrogent sur le financement des mesures d'accompagnement, 31% souhaitent mettre en place ou ajuster des services à domicile, 25% recherchent un hébergement spécialisé, 23% ont besoin d'une première évaluation médico-sociale de la situation. Les autres thèmes abordés sont la mise sous tutelle, l'obligation alimentaire, le suivi de scolarité pour les enfants...
L'impact : l'absentéisme.
Selon une étude Novartis BVA, un salarié aidant s'absente en moyenne 4 jours par an pour ce motif. 1 salarié aidant sur 4 s'absence 16 jours par an. En ajoutant le présentéisme (4 jours/an - source Responsage), une structure de 100 salariés perd environ 135 jours de travail. Et elle subit des coûts liés à la désorganisation, à la baisse de qualité de service ou au report de projets.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être aidants de proches âgés
En effet, 67 % des appelants pour les sujets liés au grand âge (proches aidés de 60 ans et plus) sont des femmes. Lorsque le proche fragilisé a moins de 60 ans, les hommes sont plus nombreux à s'investir dans les démarches d'accompagnement. La part d'appelants femmes descend alors à 62%.
L'impact : le prix payé par la filière gérontologique est élevé, compte tenu de la forte féminisation des effectifs.