Confinement, déconfinement, couvre-feu, isolement... Bien que nourri d'espoirs, le début de cette année 2021 ne rime pas encore avec grands espaces et libertés. Une raison de plus pour laisser l'évasion et la poésie pénétrer dans les chambres d'Ehpad. Suivez le guide.
Et maintenant, rêvons...
Si dans la majorité des établissements l'animation n'a pu être maintenue durant l'année écoulée, quelques start-up ont su tirer parti de la situation et se réinventer pour continuer d'offrir des espaces de liberté aux résidents isolés.
Confirmé dans cette dynamique, c'est pourtant une prise de conscience plus ancienne qui prévaut à la création de Vythisi. Alors qu'il organise des sorties avec des personnes polyhandicapées, Julien Paris mesure la joie des participants et les difficultés rencontrées par les institutions pour proposer des activités en extérieur de manière régulière. Naît alors l'idée de balades en réalité virtuelle. Avec son associé, et les expertises d'ergothérapeutes et de psychologues, il décide de réaliser et produire des films pour emmener des personnes « empêchées » en voyage, en France principalement.
Installée à proximité du Canigou, près de Céret dans les Pyrénées-Orientales, la petite entreprise s'exerce sur les chemins de la randonnée et en bord de mer. Mais très vite le succès est au rendez-vous. Et les deux amis sillonnent les routes de France pour diversifier les destinations. Savoie, Alsace, Guyane... sont ainsi venues enrichir le catalogue.
Des Ehpad convaincus
Vythisi propose aujourd'hui ses voyages à une cinquantaine d'Ehpad, foyers de vie, centres d'hébergement... Des escapades particulièrement bienvenues à l'heure de la Covid et du confinement en chambre. Accompagnées d'une musique calme, les vidéos d'une dizaine de minutes proposent des immersions à 360°. « C'est un outil d'apaisement, très efficace pour calmer les états d'angoisse », explique Julien Paris. « A condition d'avoir préparé l'expérience », et que le résident accepte l'idée de porter un casque. Mais « passée la première séance, les réticences s'effacent et la question ne se pose plus ».
De l'individuel au collectif
Ce dispositif ne se limite pas à l'individuel : pour les plus réfractaires, il reste la possibilité de projections collectives, sur un téléviseur ou un grand écran par exemple, qui permettent d'échanger en groupe et de partager des émotions. « On a vu des personnes handicapées esquisser des réflexes de marche lors de la projection d'une randonnée en montagne, d'autres retrouver le sourire et la parole. C'est pour nous un vrai moteur, notre raison de continuer », ajoute Julien Paris. Car l'intérêt de ces immersions, au-delà des aspects relaxants, loin d'être négligeables en PASA, est bien d'agir sur trois volets : la réminiscence et le souvenir, le mouvement que suscitent certaines promenades, et la communication par l'échange et la discussion.
De quoi donner des idées à l'heure de la réouverture des établissements...
Pour en savoir plus https://vythisi.com