Une proposition de loi relative au statut des médecins coordonnateurs des EHPAD a été déposée, le 9 mai, par Marine Brenier, députée (Les Républicains) de la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes. Le texte a été renvoyé à la Commission des affaires sociales. De quoi réouvrir le débat sur un métier en manque d'attractivité.
Faut-il élargir le droit de prescription des médecins coordonnateurs en EHPAD ?
" Cette proposition de loi a pour but de faciliter l'accès aux soins de nos aînés et leur assurer un parcours de soins plus efficace ", explique la députée, le 16 mai, sur son site Internet.
Aujourd'hui, les EHPAD ont de grandes difficultés à recruter des médecins coordonnateurs : un tiers des EHPAD en serait dépourvu. La profession est également marquée par un turn-over important. De plus, dans un contexte de désertification médicale, la pyramide des âges des médecins coordonnateurs est également source d'inquiétude. Ainsi, selon une enquête menée par l'association nationale des médecins coordonnateurs et du secteur médico-social (MCOOR) : 72 % seraient âgés de plus de 50 ans et 30 % de plus de 60 ans.
" La modification du statut de médecin coordonnateur apparaît comme indispensable, au regard des évolutions sociétales que nous connaissons, mais également dans un but de simplification et de modernisation d'un système qui ne correspond plus désormais à la réalité du terrain ", peut-on lire dans l'exposé des motifs de la proposition de loi.
Le texte propose donc d'élargir le droit de prescription du médecin coordonnateur qui ne concerne aujourd'hui que les cas de situation d'urgence ou de risques vitaux ou lors de la survenue de risques exceptionnels ou collectifs et d'augmenter le temps de présence au sein de l'établissement dans lequel il exerce cette fonction.
Cette idée de faire évoluer le statut des médecins coordonnateurs ne cesse de remonter à la surface ces derniers mois, voire des années. En mars dernier, dans leur rapport parlementaire sur la situation des EHPAD, les députées Monique Iborra (La République en marche) et Caroline Fiat (La France insoumise) proposaient de " donner un véritable droit de prescription au médecin coordonnateur, tout en augmentant son temps de présence en EHPAD ". En parallèle, à la même période, le sénateur Bernard Bonne dans son rapport d'information " Ehpad : quels remèdes ? " appelait, lui-aussi, à " repenser en profondeur la mission du médecin coordonnateur en le dotant notamment "d'une capacité de prescription individuelle"".
Groupe de travail
Interpellée à plusieurs reprises ces derniers mois par des questions écrites de députés concernant les difficultés de recrutement des médecins coordonnateurs en EHPAD, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé a indiqué, dans une réponse publiée dans le Journal Officiel du 20 mars, son intention de mettre en place " un groupe de travail sur les leviers de l'attractivité du métier de médecin coordonnateur " dans les prochaines semaines ". Ce groupe de travail qui inclura les fédérations professionnelles du secteur abordera la question de l'élargissement du pouvoir de prescrire des médecins coordonnateurs. Il devrait rendre ses conclusions à la fin du premier semestre 2018.