Le prochain congrès Âge 3 se déroulera le 7 avril 2022 au Beffroi de Montrouge. Une édition pour interroger les droits et les devoirs, les limites de la contrainte et des libertés. Un sujet d'actualité...
Faut-il transgresser pour progresser ?
L'année 2022 marque la troisième année de vie sous le sceau, peut-être devrait-on dire le joug, de la pandémie. Pourtant ces quelques mois ont permis de voir émerger dans les établissements des initiatives pour le moins remarquables. Elles redéfinissent les limites de l'acceptable, tissent un lien délicat entre liberté d'innovation et respect du cadre.
Les échanges éthiques entre professionnels et la considération des personnes accueillies et de leurs familles favorisent de nouvelles pratiques, de nouvelles manières d'envisager la vie « ensemble » et invitent à réinterroger la notion de transgression. Faut-il transgresser pour progresser ? C'est le thème choisi par Âge 3, dont Géroscopie est le partenaire presse, pour nous guider tout au long de cette année 2022.
Le 7 avril au Beffroi de Montrouge, participants, experts, soignants et professionnels de la gérontologie sont invités à réfléchir ces pratiques sous de multiples prismes : liberté d'aller et venir, accompagnement de la fin de vie, nouvelles technologies, restauration, intimité et sexualité...
Fini le « c'est pas possible ! », « c'est interdit », « on ne peut pas ». Il s'agit ici de travailler ensemble pour que la règle ne devienne pas une barrière infranchissable, pour que la norme s'adapte à la vie, aux besoins et aux réalités des résidents comme des professionnels, avec humanité, empathie et respect.
Ces rencontres permettent, en conférences plénières, business class, ateliers ou sur les nombreux stands des partenaires d'échanger, de partager et d'adopter les solutions adaptées à chacun.
PROGRAMME
9h30 - 10h30 : Conférence d'ouverture
Une étude européenne, réalisée par les membres de l'European Ageing Network (EAN), identifie les principaux tabous et préjugés dont souffrent les plus âgés en Europe. En parler, c'est déjà commencer à réduire leur impact, mais c'est aussi participer à améliorer l'accompagnement, la prise en soin et changer le regard de tous sur le grand âge. Après en avoir défini les contours et champs d'application, l'équipe a identifié 14 préjugés et 4 tabous. Pour chacun, elle en analyse la situation et l'impact, et émet des recommandations pour agir concrètement.
Les résultats de cette étude sont présentés par Marcel Smeets, conseiller aux affaires européennes de l'EAN, en présence de Didier Sapy, directeur général de la Fnaqpa, et de Pascal Champvert, président de l'Ad-Pa.
11h30 - 12h30 : Master class : Mort et fin de vie, et si on en parlait enfin ?
Libérer la parole sur la mort en Ehpad, favoriser l'échange avec les résidents et entre professionnels est un des enjeux mis en exergue par la crise Covid. De gestes simples pour lutter contre l'angoisse de mort, d'initiatives symboliques pour rendre hommage à un disparu, en formation pour appréhender cette délicate question, les possibilités sont nombreuses, à condition d'accepter d'y consacrer du temps.
Avec Sarah Dumont, journaliste et fondatrice d'Happy End et Marie-Odile Vincent, directrice de l'Ehpad Jacques-Bonvoisin à Dieppe.
11h30 - 12h30 : Master class : Robots et nouvelles technologies vont-ils remplacer les soignants un jour ?
Et doit-on le souhaiter d'ailleurs ? Au regard de la technologie, qu'est-ce qui qualifie l'humain face à la personne fragile ? Qui est performant, aujourd'hui, pour observer et diagnostiquer ? Qui traite bien ? La vocation existe-t-elle encore ? Pourquoi abandonnons-nous les moments de vie (animations, etc.) aux machines ? Et si l'humain préparait lui-même sa propre disparition du champ du « prendre soin »... Et si la personne fragile avait intérêt à ce qu'il en soit ainsi ?
Avec Jean-Marc Blanc, directeur général de la Fondation I2ml.
14h00 - 15h00 : Conférence plénière : Liberté d'aller et venir et ouverture vers l'extérieur, quels outils ?
Accepter le droit au risque, c'est maintenir au résident sa liberté d'action. Car oui, la liberté d'aller et venir implique une obligation de résultat, la sécurité quant à elle relève d'une obligation de moyens.
Le problème aujourd'hui serait finalement l'utilisation qui est faite de la règle. Faut-il demander des autorisations pour sortir ou entrer dans l'établissement ? Comment imposer un objectif « zéro contention » ?
Avec Emmanuel Sys, président de la Cndepah, et le Dr Frédéric Woné, médecin coordonnateur, secrétaire général Mcoor.
15h30 - 16h30 : Master class : Restauration : lorsque les normes empêchent
Il est interdit de boire de l'alcool en Ehpad, faux ; de manger des oeufs, encore faux ! Trop d'idées reçues circulent sur l'alimentation en Ehpad ! Un expert et un directeur engagé pour le bien-être de ses résidents revisiteront ici les limites acceptables pour tous, pour que les textes censés protéger ne dressent pas des barrières infranchissables.
Avec Vincent Charbouillot, spécialiste de la restauration en Ehpad, Groupe Ascent, et François Scherer, directeur de la maison de retraite La Combe-Saint-Victor en Bourgogne.
15h30 - 16h30 : Master class : Intimité/Sexualité
Stop au « C'est pas possible ! » Comment permettre l'amour en établissement ? Si des « chambres d'amour » existent, on peut s'interroger sur leur discrétion... Comment permettre aux couples de se retrouver avec délicatesse et loin des regards ? Quelle place pour les soignants et/ou les familles ? Doit-on, et si oui comment, protéger le résident lorsqu'il souffre de troubles cognitifs ? Comment s'assurer de son consentement ?
Pour en parler, Caroline Baclet-Roussel, docteur en psychologie et sexologue, cheffe de projet et de recherche au Gérond'if, Gérontopôle d'Île-de-France.