Lors du 42ème congrès de la Mutualité Française à Montpellier, le 13 juin, Emmanuel Macron, le Président de la République a promis une loi sur la dépendance avant la fin 2019.
Financement de la dépendance : Emmanuel Macron annonce une loi avant fin 2019
"La dépendance est là, et ce nouvel âge vulnérable de la vie est en train de s'installer. Ne pas le voir ou considérer que ce serait l'affaire de quelques-uns, c'est ne pas nous traiter dignement nous-mêmes, c'est ne pas traiter dignement les femmes et les hommes qui ont la charge au quotidien de femmes et d'hommes qui vivent parfois leurs dernières heures, leurs dernières semaines."
Lors du 42ème congrès de la Mutualité Française à Montpellier, le 13 juin, Emmanuel Macron, le Président de la République a abordé, dans son discours d'ouverture présentant les grandes lignes de sa politique sur la protection sociale, la question du financement de la dépendance.
"Notre incapacité aujourd'hui à répondre à ce défi a construit de la souffrance sociale dans les EHPAD, chez les personnes dépendantes ou pour leurs familles. C'est un échec collectif", a reconnu le chef de l'État. "Sur le grand âge, nous ne pouvons plus longtemps différer la réponse à apporter en matière de dépendance", a-t-il poursuivi.
"Un débat national indispensable"
"Nous avons sur ce point, besoin là aussi, [...] de reconnaître la part de la solidarité familiale, et de lui donner un statut et une place, la part de la solidarité collective, sociale, d'en construire enfin les mécanismes responsables de financement et enfin, d'accepter d'avoir le débat national indispensable qui permettra de répondre à ce nouveau risque qui est là et auquel il nous faut donc répondre", a insisté Emmanuel Macron. A l'occasion de la présentation, le 30 mai de sa feuille de route "Grand âge et autonomie", Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé avait acté le lancement d'une concertation nationale et d'un débat public qui doivent "aboutir à des propositions début 2019".
Faisant référence à la feuille de route de la ministre des Solidarités et de la Santé, Emmanuel Macron s'est satisfait "des premières réponses indispensables et d'urgence", tout en ayant conscience "qu'elles ne répondent pas totalement à la souffrance que vivent celles et ceux qui travaillent dans ces établissements, à l'indignation légitime de nombre de nos concitoyens".
Emmanuel Macron considère que "la réponse" à la prise en charge de la dépendance se trouve "dans une mobilisation de l'ensemble des acteurs, dans l'innovation, dans la capacité à donner une place dans la société et à mieux reconnaître et rémunérer le travail de celles et ceux qui accompagnent les personnes dépendantes, et assurer la transformation des établissements en établissements plus médicalisés qu'ils ne le sont aujourd'hui".
9 à 10 milliards d'euros
"Il nous faut construire un nouveau risque, il nous faut répondre à cette nouvelle vulnérabilité sociale qu'est la dépendance, a plaidé le chef de l'État, annonçant que "l'année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de l'année".
En avril dernier, lors d'une interview télévisée, Emmanuel Macron avait déjà pris "l'engagement solennel" de "construire un financement pérenne" de la dépendance. Il avait alors évoqué la création d'un cinquième risque de la sécurité sociale et avait jugé la création d'une seconde journée de solidarité pour financer la dépendance comme étant une "piste intéressante".
Pour l'heure, il est difficile de dire quelles pistes de financement seront retenues. Selon le think tank de l'Institut Montaigne, la création d'un cinquième risque consacré à la dépendance génèrerait un coût de l'ordre de "9,2 milliards d'euros à court terme et de l'ordre de 16,6 milliards à l'horizon 2060", des chiffres proches de ceux cités par Emmanuel Macron faisant état d' "évaluations premières de 9 à 10 milliards d'euros."