Affections de longue durée, les maladies chroniques (cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, cancers, affections respiratoires chroniques, diabète...) ont avec le vieillissement de la population fait leur entrée en EHPAD. Comment les professionnels en établissement accompagnent ils la prise en soin de ces « nouvelles » pathologies ?
Flambée des maladies chroniques en EHPAD
L'allongement de la durée de vie, l'amélioration des dépistages et de la prise en charge ont multiplié l'apparition des maladies chroniques en établissement. Les résidents, de plus en plus âgés, polypathologiques, cumulent une moyenne de 7 maladies diagnostiquées. Parmi elles, les cancers occupent une place prépondérante, notamment en toute fin de vie. Plus de 70% des décès par cancer surviennent chez les personnes âgées de plus de 65 ans, devenant ainsi en France, la 2ème cause de mortalité dans cette population.
D'après les estimations, en 2020, l'espérance de vie à la naissance sera de 78,1 ans pour les hommes français et de 86,4 ans pour les femmes. Tous ces chiffres indiquent la nécessité d'une prise en charge concertée, adaptée et optimale des sujets âgés atteints de cancer, notamment en établissements. Mais comment dans ces conditions adapter l'accompagnement, la prise en charge de ces personnes très âgées, voire les traitements ?
Des personnes polypathologiques
Les résidents atteints de cancer présentent des fragilités associées, causées le plus souvent par l'addition de pathologies. Leur prise en charge devient dès lors complexe et nécessite une approche globale.
Mais le regard sur ces patients a changé. Il y a quelques années, les personnes après 70 ans n'étaient plus soignées pour leur cancer. On pensait en effet que les cancers étaient moins agressifs à cet âge. Devant l'augmentation de l'espérance de vie et l'apparition de récidives à 85 ans, les choses ont commencé à changer. Beaucoup de traitements sont désormais possibles, à condition de les adapter au désir, à l'état général et à la fatigue de la personne.
Les évaluations gériatriques permettent de mesurer les capacités de chaque personne et d'adapter les traitements au cas par cas. Elles apprécient aussi l'évolution du cancer (lente ou rapide). Dans le cas de patients révélant des tumeurs d'évolution très lente qui n'auront pas le temps d'être symptomatiques, et dont l'espérance de vie est déjà limitée par d'autres maladies chroniques sévères ou un état de santé altéré, la pertinence d'un traitement est remise en cause. En revanche, l'espérance de vie réelle des patients âgés est encore trop souvent sous estimée par l'entourage et les médecins. Dès lors des patients qui auraient pu être traités voire guéris se retrouvent quelques années plus tard avec des métastases invasives.
Des personnels mieux formés
Conscients de cette réalité, nombre d'EHPAD ont choisi de se mobiliser autour de cette question, développant des formations d'accompagnement pour les personnels soignants mais aussi un large choix de soins de support. Les thèmes sont variés et adaptés aux capacités et à la singularité de chaque établissement. Elles traitent tour à tour de nutrition, sport et santé, gestion de la douleur, relaxation... Preuve s'il en faut que le bien-être des résidents reste une priorité majeure.