Humanitude, Snoezelen, Carpe Diem... les formations à la bientraitance améliorent la prise en charge des personnes âgées mais aussi les conditions de travail des soignants, conclut une étude de la Chaire TFTE. Un troisième effet demande à être étayé : la baisse des dépenses des Ehpad.
Formations à la bientraitance : un double voire triple effet positif
La Chaire « Transitions démographiques, Transitions économiques » (TDTE) a mis en ligne fin juillet une étude des économistes François-Xavier Albouy, son directeur de recherche, et Adeline Moret, chargée de recherche, qui vise à analyser et comparer sept dispositifs de formation à la bientraitance des soignants en Ehpad à l'aune de la littérature. Objectif : en évaluer l'impact sur le bien-être des patients et des soignants :
1 Le label Etablissement Bien-Traitant
2 La formation Humanitude
3 La formation Snoezelen
4 La formation Carpe Diem
5 La formation Montessori
6 La formation de la Récupération Espacée
7 La méthode de la Validation
Pour rappel, fondée en 2008 à l'initiative de son titulaire Jean-Hervé Lorenzi, la Chaire est un lieu de recherche et de débat sur l'impact du vieillissement et de la longévité sur l'économie et la société en France.
Trois qualités pour les bonnes pratiques
Selon le constat des auteurs, si les formations de bientraitance peuvent présenter des philosophies et approches communes, elles ont aussi des caractéristiques différentes. Néanmoins ils ont isolé trois qualités pour définir les bonnes pratiques des formations des soignants :
- la capacité à engager l'établissement dans un nouveau projet de bientraitance ;
- la capacité à former des non professionnels : familles, aidants informels ou encore bénévoles qui ont besoin de connaître les gestes de bientraitance ;
- un processus de labellisation continu qui assure que la formation est toujours appliquée conformément par les individus formés.
François-Xavier Albouy et Adeline Moret confirment dans leurs conclusions que ces formations ont un impact significatif sur la prise en charge et le bien-être des personnes âgées et sur les conditions de travail et le bien être des soignants, ce qui peut améliorer l'attractivité du métier d'aide-soignant.
Mais ils pointent aussi un troisième effet « encore peu étudié par la littérature médico-économique » : une éventuelle diminution des dépenses des Ehpad - la baisse de la consommation de neuroleptiques est par exemple observée dans de premières études. Ils appellent à recherches supplémentaires : « si de telles formations permettent de diminuer les dépenses des Ehpad, et notamment les restes à charge écrasants des ménages, il est urgent de lancer des études évaluant leurs efficacités », écrivent les deux auteurs.