94% des Français connaissent la maladie de Parkinson mais seulement 20% déclarent en connaître précisément les symptômes, révèle l'étude IPSOS menée pour France Parkinson en mars 2018.
94% des Français connaissent la maladie de Parkinson mais seulement 20% déclarent en connaître précisément les symptômes, révèle l'étude IPSOS menée pour France Parkinson en mars 2018.
En effet, 88% des répondants associent la maladie au tremblement, alors que seuls 14% identifient des troubles du sommeil et une fatigue chronique et 31% un état dépressif et à une hyperémotivité ; symptômes également très présents dans la maladie !
Cette vision est très éloignée de la réalité, comme le rappelle le Professeur Philippe Damier, Neurologue au CHU de Nantes : " C'est une idée reçue bien ancrée dans l'inconscient collectif. Pourtant, les tremblements ne sont ni les symptômes systématiques, ni les symptômes exclusifs de la maladie de Parkinson. Les présentations de la maladie de Parkinson sont extrêmement variables d'un patient à l'autre, certaines formes s'accompagnant de tremblements, d'autres de maladresse gestuelle, de raideurs dans les articulations, d'autres encore de troubles de la marche, de blocages, de troubles intestinaux... Ces symptômes pouvant se cumuler et s'accompagnant de douleurs. Chaque patient a une présentation de la maladie qui lui est propre et qui varie et au fil des années. Le " maître symptôme ", celui qui sera toujours présent, n'est pas le tremblement mais bien une difficulté d'exécution des gestes, ce que nous appelons en termes médicaux, l'akinésie. "
La complexité des symptômes est source d'errance diagnostique, en particulier chez les jeunes patients dont certains symptômes de la maladie de Parkinson, comme les troubles du sommeil et les états dépressifs par exemple, n'inspirent pas en priorité au médecin généraliste une orientation vers un neurologue.
Mal formés les praticiens ?
Pas vraiment, mais peut-être pas assez informés, selon Philippe Gros, kinésithérapeute et ostéopathe expert, qui les rencontre lors des conférences qu'il donne à leur intention. Cette méconnaissance aboutit à des erreurs dans l'approche du patient, avec des conséquences plus ou moins préoccupantes : " le tremblement est quasi systématiquement associé à Parkinson alors qu'il peut relever d'une autre pathologie que l'on identifie sous le nom de " tremblement essentiel " . Je pense aussi à l'hypersalivation qui est due à un trouble de la déglutition chez un patient parkinsonien et non à un excès de salive. L'hypersalivation chez un parkinsonien va provoquer des fausses routes, des pneumopathies, l'une des principales causes de décès chez ces patients ; ce n'est pas le cas d'une hypersalivation due à un excès de salive... ".
Pour Philippe Gros , il faut donc informer, combattre les préjugés et les erreurs d'appréciation
Pour les 200 000 malades atteints, la prise en charge de la maladie comme de ses conséquences ne se limite pas aux traitements médicamenteux. Rechercher des solutions au coeur des problématiques des patients est un combat prioritaire qu'entend bien mener l'association.
C'est pourquoi à l'occasion de la Journée Mondiale Parkinson, le 11 avril prochain, France Parkinson lance une campagne nationale de sensibilisation avec la diffusion de chroniques radio, et organise une conférence ouverte à tous à la Cité des Sciences et de l'Industrie et plus de 40 événements partout en France.
Pour en savoir plus : franceparkinson.fr
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