« C'est ma première défaite, elle est rude ». C'est par ces mots, la voix emplie d'émotion, que Brigitte Bourguignon a transmis les clefs de son ministère à François Braun, ce lundi 4 juillet.
François Braun succède à Brigitte Bourguignon
Battue au second tour des élections législatives le 19 juin dernier, Brigitte Bourguignon s'est vue contrainte de céder la place. Après un tour de table de remerciements, elle a rappelé qu'elle était une femme de terrain. C'est là, dans le Pas de Calais, que s'est fondé son engagement, mais aussi ses convictions politiques, sociales, associatives. Femme de combat, elle a durant les deux années de son ministère « vu l'engagement et le dévouement de l'ensemble des métiers de la santé et du médico-social », soulignant notamment les difficultés rencontrées par le secteur du grand âge : manque d'attractivité des métiers, précarité et dévouement des professionnels.
Aux côtés d'Agnès Firmin Le Bodo, ministre délégué, François Braun, urgentiste de profession, prend donc les rennes du Ministère de la Santé. Celui qui avait mené la "mission flash" commandée par le gouvernement pour proposer des solutions sur la crise que connaît l'hôpital public, a confirmé que la santé nécessitait une réforme profonde : réforme des urgences, de l'égalité d'accès aux soins, de l'hôpital, installation de véritables politiques de prévention au plus près des territoires, de meilleures synergies villes-hôpital... Mais a-t-il conclu, « Urgentiste je suis, urgentiste je reste, avec dans mon ADN la volonté de qualifier les problèmes, et d'agir rapidement pour les résoudre en m'appuyant sur vous tous ».
Quelques heures plus tôt, Damien Abad avait lui-même passé la main à Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix rouge française, qui prend ainsi la direction du Ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées.
Damien Abad a ajouté que « face aux calomnies ignobles » dont (il est) la cible, « orchestrées dans un calendrier bien choisi », il semblait préférable qu'il puisse se défendre sans entraver l'action du gouvernement, signifiant par là même sa volonté farouche de laver son honneur.