A la veille du salon Santexpo organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF) qu'il préside, Frédéric Valletoux réclame un New Deal pour les établissements publics.
Frédéric Valletoux demande une loi de programmation pour la santé et l'autonomie
Dans une interview accordée au JDD Frédéric Valletoux, président de la FHF révèle tout d'abord le résultat d'une étude fédérale chiffrant à 6% les lits hospitaliers fermés (et non 20% comme évoqué par le Conseil scientifique fin octobre), le phénomène affectant surtout l'Ile-de-France, le Grand Est, la Bourgogne-Franche Comté et les Pays de la Loire.
« À chacune de mes visites sur le terrain, on me renvoie la même crainte, déclare-t-il : que l'hôpital d'après soit le même que celui d'avant. Les régulations budgétaires, une pression pour faire des économies, les difficultés à recruter... Voir revenir toutes ces logiques mortifères provoque de profondes angoisses au sein des équipes qui s'interrogent sur le sens de leur mission ».
Il réclame trois mesures en priorité :
- un plan massif d'embauches et de formation à l'hôpital avec 25 000 infirmières et aides-soignantes de plus, 100 000 personnes supplémentaires dans les Ehpad pendant tout le prochain quinquennat ». « Les marges de manoeuvre financières sont à trouver sur les 30% d'actes inutiles que génère notre système », assure-t-il ;
- donner de la visibilité en adoptant une loi de programmation pour la santé et l'autonomie : « c'est un paquebot lourd qui ne peut pas changer de cap en quelques mois » ;
- organiser avec les professionnels de santé un pacte d'accès aux soins pour tous et à toute heure. « Jusqu'en 2004, les médecins généralistes avaient une obligation de garde. Aujourd'hui, seuls 39% y participent, rappelle-t-il. Pour mieux répartir la charge de travail, on pourrait revenir sur cette suppression, améliorer la rémunération des permanences ». La marche à suivre ? Dès l'été 2022, des états généraux lancés avec une obligation : au 1er janvier 2023, « la permanence des soins assumée par tous deviendra une réalité ».