Il s'appelle Hubert et vient d'être condamné pour le meurtre de sa femme, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Hubert, 80 ans, condamné à 5 ans de prison avec sursis
Le verdict est tombé ce vendredi 3 novembre 2017. 5 ans de prison avec sursis, pour un vieil homme âgé de 80 ans, qui a pourtant accompagné seul et pendant des années son épouse atteinte de la maladie d'Alzheimer.
C'est surtout le procès de l'épuisement, du manque d'aide, de l'impossibilité de mettre en place des solutions relais, conçues pour soulager l'aidant dit familial. C'est d'ailleurs le fils, comme relaté dans un article du Monde (daté 5-6 novembre), qui " obtient de son père qu'il dépose sa mère une fois par semaine dans un centre pour personnes dépendantes. ' En fait, c'était encore plus compliqué pour lui. Il devait se lever plus tôt pour lui faire sa toilette, ses tartines, il avait toujours peur d'arriver en retard. (...) Je me disais bien que ça n'allait pas pouvoir durer encore longtemps comme ça. Depuis trois ans, mon père vivait la vie de handicapée de ma mère. Dans ma tête, j'en étais arrivé à vouloir les séparer pour faire rentrer ma mère à l'EHPAD. Mais est-ce qu'on peut décider ça ? Ma voix ne portait pas.' "
Et en effet, qui est réellement en mesure de prendre cette décision ? A quel moment juge t-on que la situation n'est plus tenable si l'aidant ne se manifeste pas ? Entre culpabilité et devoir, l'aidant est toujours seul. Un aidant qui devra assumer seul jusqu'à sa mort l'acte ultime pour lequel il vient d'être jugé et condamné. Alors que dans le fond, il s'agit sans aucun doute d'une responsabilité collective.