Pour répondre aux besoins de 3 000 établissements publics représentant environ 300 000 places (soient, de manière virtuelle, 3 000 EHPAD de 100 lits), le besoin de création de postes est de 36 165 ETP d'ici 2024, indique la CNDEPAH dans une note de conjoncture publiée début janvier. Elle y préconise des unités de 20 lits, une présence de 3 soignants le matin et 2 soignants l'après-midi.
Il faut revoir à la hausse les effectifs soignants, alerte la Conférence nationale des directeurs d'établissements publics (CNDEPAH)
Publiés ces derniers mois, les différents rapports (EL KHOMRI, LIBAULT, FIAT...) ont tous considérés que la question des effectifs en EHPAD était prioritaire, sans toutefois en mesurer les impacts précis sur les établissements.
La CNDEPAH a donc réalisé l'exercice auprès de ses adhérents et conclu, qu'actuellement chaque soignant accompagne environ 10 résidents et qu'une toilette est réalisée en une vingtaine de minutes.
D'ici 2024, elle ambitionne de passer de 43 minutes à 65 minutes par résident en moyenne en matinée et de 28 minutes l'après-midi à 43 minutes.
« C'est évidement mieux et cela permettrait d'améliorer l'aide aux repas, de rendre au temps du repas toute son importance, d'atteindre l'objectif d'un bain ou d'une douche par semaine, de mieux respecter le rythme individuel des résidents, de développer un temps relationnel plus satisfaisant, incluant des temps d'animation thérapeutique », détaille t-elle dans sa note. « A titre d'exemple, il serait ainsi possible de consacrer une trentaine de minutes le matin à la toilette des résidents, et de finir vers 10H50. Chaque soignant prendrait en charge environ 7 résidents et non plus 10. »
Une amélioration de l'accompagnement
Cela permettrait par voie de conséquence de développer les suivis nutritionnels, d'hydratation, d'améliorer le suivi bucco-dentaire des résidents, trop souvent délaissés. Cela permettrait aussi de renforcer les temps de prévention à destination des résidents les plus autonomes qui n'en bénéficient presque pas à ce jour, d'améliorer les temps de stimulations des capacités restantes des résidents et de moins faire « à leur place », faute de temps. Cela permettrait enfin de proposer à la fois une présence plus humaine, plus réconfortante et rassurante, mais aussi plus professionnalisée. Le soignant serait plus disponible et moins stressé. « Dans ce schéma de service, on inverse une tendance : dans une logique plus domiciliaire, c'est le soignant qui doit s'adapter aux résidents et non le contraire. » Cela permettrait aussi de reconnaître et renforcer les temps de transmissions, les temps dédiés aux projets de vie, les temps relationnels avec les familles...
Pour autant, l'atteinte de ces nouveaux ratios, déclinés en temps de présence quotidienne n'est pas la panacée mais bien un minima en deçà duquel il ne serait ni raisonnable, ni digne de tomber .
« On le comprend aisément, 65 minutes de présence en moyenne, ne permet pas de tout faire de manière optimale. Mais ce serait néanmoins une avancée évidente. Cette avancée serait d'autant plus constatée, si, par ailleurs, les soignants pouvaient encore davantage se libérer des tâches hôtelières et centrer leur travail sur leur coeur de métier. »