C'est par ce cri de colère que s'est ouvert le 17e colloque national de la Fnadepa, mardi 21 janvier à Paris, sur les politiques vieillesse.
"Il serait temps d'assumer vos responsabilités"
C'est dans une « période bien particulière » (...) digne des meilleurs scénarios de « Canal+ et Netflix réunis », ironise Jean-Pierre Riso, que s'est tenu le 17e colloque national de la Fnadepa. Consacré aux politiques vieillesse, il a permis au président de la Fnadepa de réitérer ses appels pressants au Gouvernement.
« À notre tour de vous demander d'assumer »
Jean-Pierre Riso ne mâche pas ses mots, et continue de dénoncer le manque d'action du Gouvernement. « Ce n'est pas faute de rappeler l'urgence, année après année, mois après mois, jour après jour », martèle-t-il devant un auditoire attentif et conscient de l'impasse dans laquelle le secteur du grand âge se trouve depuis des années.
Une nouvelle fois, il appelle à une prise de responsabilité immédiate de la part des décideurs publics. « À notre tour de vous demander d'assumer vos responsabilités envers la Nation et de trouver des compromis, des cohérences, des voies de réussite autour des grands sujets qui concernent nos concitoyens. [...] Le Grand Âge est de ceux-là ! », poursuit-il. Parmi les revendications, deux éléments clés et indissociables : « une réforme structurelle, et des financements solides et pérennes, estimés à 12 milliards d'euros. »
Pour financer cette manne, plusieurs pistes sont sur la table, et Jean-Pierre Riso de citer la « 2e journée de solidarité (comme l'évoquait encore en septembre dernier un rapport du Sénat), [la] création d'un système d'assurance obligatoire dépendance, [la] contribution des entreprises...». « La solution ne pourra être que protéiforme, reposant sur un principe directeur de solidarité nationale. Aux politiques, là aussi, de trancher. Et vite, car il s'agit de la clé de voute de la réforme structurelle que nous réclamons tous. Jusqu'au législateur qui en a inscrit, dans la loi « Bien vieillir » du 8 avril 2024, le principe au travers d'une loi de programmation jusqu'ici hélas désespérément « oubliée ».
Mais Jean-Pierre Riso va plus loin. S'il interpelle les politiques, il n'oublie pas les grandes administrations, et appelle à vivre en réel la simplification. « Simplifions donc, en termes de visibilité, de parcours et de réponse aux personnes... en un mot, transformons l'offre d'accompagnement, en la fondant sur une gouvernance claire et des financements solides et ce, au bénéfice des principaux intéressés : nos Vieux ! »
Il se dit déçu par la réforme des services autonomie à domicile, incertain face à l'expérimentation de la fusion des tarifs soins et dépendances mais évoque une double espérance ; « D'abord dans l'action engagée auprès des résidences-autonomie par la CNSA, la CNAV et les départements, action qui a permis la rénovation et l'équipement de près de 26 000 logements et vise, pour 2026, la création de 7 000 places ». (...) Enfin « dans la mise en place du service public départemental de l'autonomie. » » La FNADEPA place beaucoup d'espoirs dans la réussite de ce guichet unique qui aurait déjà fait émerger de nouvelles dynamiques dans les territoires préfigurateurs. » Mais Jean-Pierre Riso, fidèle à lui-même, continue de porter haut les couleurs de la fédération et de ses adhérents, soulignant leur « engagement quotidien et [leur] capacité à ne jamais abandonner ».