Educateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, conseillers en économie sociale et familiale... leur rémunération va être revalorisée. Une voiture-balai va également passer pour 20 000 aides à domicile et 3000 médecins coordonnateurs d'Ehpad.
Jean Castex va annoncer une revalorisation de 183 euros pour 140 000 travailleurs sociaux
Face aux difficultés RH rencontrées dans le secteur social et médico-social, et alors que le secteur est traversé par des transformations importantes, le Premier ministre avait missionné en novembre dernier Denis Piveteau, conseiller d'État, ancien directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, pour esquisser les perspectives nécessaires aux métiers du handicap, en lien avec les aspirations des personnes accompagnées. Conformément, à la lettre de mission, il s'agissait aussi de faire le lien entre revalorisation de ces métiers et le « changement de paradigme» qu'est la reconnaissance des droits (et savoirs propres) des personnes accompagnées.
Denis Piveteau lui a remis le 17 février son rapport « Experts, acteurs, ensemble... pour une société qui change ».
Les conclusions de cette mission seront partagées avec les acteurs de la solidarité, les conseils départementaux et les partenaires sociaux ce 18 février lors de la Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social prévue par l'accord Laforcade. Jean Castex, accompagné de pas moins de 8 ministres et secrétaire d'Etat, « actera un engagement fort de l'État, partagé avec les départements, pour l'attractivité des métiers de la filière socio-éducative qui jouent un rôle déterminant dans notre pays aux côtés des personnes qu'ils accompagnent » indique un communiqué.
Rattrapage pour les médecins coordonnateurs
Engagement fort ? Jean Castex devrait annoncer une revalorisation de 183 euros net mensuels pour 140 000 éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, conseillers en économie sociale et familiale, salariés de structures associatives et publiques, à compter du mois d'avril (mais versées en juin). Il en coûtera 540 millions d'euros en 2022, puis 720 millions d'euros en année pleine, une dépense prise en charge aux deux tiers par l'État et à un tiers par les départements, employeurs de ces professionnels.
Le Premier ministre devrait combler aussi quelques trous dans la raquette « Ségur de la santé », pour 20 000 aides à domicile employées par les centres d'action sociale, des salariés des centres de protection maternelle et infantile, mais aussi 3 000 médecins coordonnateurs en Ehpad, soit une dépense globale supplémentaire de 140 millions d'euros en année pleine, partagée entre État (55 %) et départements (45 %).