« Jonché de roses et de cailloux »
C'est par cette splendide et pertinente métaphore qu'une directrice générale d'un groupe hospitalier, humaniste et pragmatique, m'imageait le « chemin professionnel » qu'elle arpente au quotidien. Tout est dit.
Est-il encore nécessaire aujourd'hui de rajouter chiffres, statistiques et rapports envisageant 2040... Depuis des années le secteur n'en manque pas. L'heure est à l'urgence et au court terme. Car sinon, le moyen terme sera inatteignable.
Inutile aussi de décrire les « cailloux », qui d'ailleurs ne sont pas toujours là où on l'imagine. Car le bon sens choisit parfois des espaces inhabituels. Par contre, les « roses » apparaissent, certes avec le printemps, mais aussi par un phénomène classique et qui rappelle l'année 68, âgée de cinquante ans : la poussée des acteurs de terrain et en l'occurrence des familles qui s'expriment par cette volonté de ne plus accepter des situations impossibles, en reprenant presque certains slogans de 68 : « On ne peut plus dormir tranquille lorsqu'on a ouvert une fois les yeux ».
Fédérations et syndicats, devant ces mouvements, ont réagi parfois de façon un peu... tiède et politique, « On approuve... mais ! ».
Le mouvement est lancé, parfois un peu brouillon et peut être excessif, mais ne se laissera pas enfermer dans des débats stériles et vains.
Car la vraie question de 68 était aussi : « Êtes-vous des consommateurs ou des acteurs ? ».
Dès lors, les roses seront plus nombreuses que les cailloux.