L'Académie ne souhaite pas que la validité du passe sanitaire soit conditionnée à l'administration d'une dose de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
L'Académie de Médecine désapprouve la suspension du passe sanitaire pour les retardataires de la 3e dose
Dans un communiqué du 28 octobre titré « Ne pas outrepasser le passe sanitaire », l'Académie nationale de Médecine évoque une mesure envisagée par le gouvernement face à l'éventualité d'une 5e vague : conditionner la validité du passe sanitaire à l'administration d'une dose de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
Elle estime que cette mesure « transgresse le rôle dévolu au passe sanitaire qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner » et « elle induit quelque incertitude sur l'efficacité de la vaccination et suscite une discrimination injustifiée à l'égard des personnes les plus vulnérables qui ont déjà accepté de recevoir les deux premières doses de vaccin ».
L'Académie nationale de médecine concède que « le bien-fondé d'un rappel vaccinal après un intervalle de 6 mois est justifié par la diminution progressive de l'immunité post-vaccinale des personnes risquant de faire une forme de Covid-19 nécessitant l'hospitalisation » mais pose la double question : « faut-il user de la contrainte vis-à-vis de cette population sensibilisée qui, pour sa grande majorité, consentira spontanément à recevoir le rappel vaccinal ? Les mesures incitatives ne devraient-elles pas cibler en premier lieu toutes les personnes encore non vaccinées, dont 20% des adultes ? ».
Pour les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques ayant été vaccinées depuis 6 mois ou plus, l'Académie nationale de médecine « désapprouve », donc la suspension du passe sanitaire chez les retardataires et leur conseille « d'associer le rappel anti-Covid et la vaccination contre la grippe saisonnière le même jour (une injection dans chaque bras) dans les meilleurs délais ».
L'Académie s'émeut d'une autre mesure envisagée : permettre aux chefs d'établissements scolaires de connaître le statut vaccinal anti-Covid des élèves afin de faciliter la lutte contre la propagation du coronavirus dans les écoles, les collèges et les lycées. Pour elle, cela « imposerait une nouvelle dérogation au secret médical ».