Minimiser le risque de chutes et assurer leur détection avec fiabilité, afin de pouvoir porter assistance aux résidents en temps réel, gérer la libre déambulation des résidents en maximisant simultanément liberté d'aller venir et sécurité, redonner de l'autonomie aux résidents souffrant de la maladie d'Alzheimer tout en prévenant les fugues, rendre plus sûre et plus intuitive la gestion des droits d'accès : autant de problématiques sécuritaires d'actualité où la Direction de l'EHPAD est écartelée entre des objectifs complexes à réconcilier. Autant de domaines pour lesquels le Groupe PRISME propose des solutions clés en main intégrant matériel, logiciel et services. Interview de Bernard Rubinstein, président du Groupe PRISME, titulaire du marché des solutions de traçabilité code-barres / RFID et de Mobilité à l'UGAP, sur les enjeux sécuritaires en EHPAD.
« L'ampleur des obligations sécuritaires a compliqué le métier de directeur d'EHPAD »
En matière de sécurité des résidents, quels sont les enjeux actuels pour les EHPAD ?
La sécurité est devenue une problématique centrale en EHPAD. Rappelons toutefois que les établissements sont tenus à une obligation de moyens et non une obligation de résultats. Il n'empêche que l'ampleur des obligations sécuritaires et la gestion des risques ont significativement compliqué le métier de directeur d'EHPAD ces cinq à dix dernières années. Les structures accueillent des résidents de plus en plus âgés, dépendants, vulnérables, polypathologiques, et présentant des troubles du discernement. En parallèle, les familles sont de plus en plus impliquées, renseignées, voire parfois intrusives. Par ailleurs, les normes et les contraintes se multiplient alors que les budgets des établissements n'augmentent pas. La sécurité des résidents soulève régulièrement des questionnements éthiques dans le recueil du consentement libre et éclairé du résident, de sa liberté et de sa dignité. Le directeur d'EHPAD est devenu un gestionnaire très technique, multitâches, devant satisfaire des composantes sécuritaires de plus de plus prégnantes, tout en conservant à l'EHPAD cette dimension humaine si essentielle au bien-être des résidents. On comprend dès lors pourquoi, selon une étude de la Fondation Médéric Alzheimer, 35% des EHPAD reconnaissent que le risque de fugue ou d'errance constitue un motif valable de refus d'admission.
En quoi la technologie est-elle un allié pour les directeurs des structures et le personnel pour assurer la sécurité des résidents ?
On peut recenser quatre grands bénéfices au recours à la technologie. Premièrement, améliorer la qualité et la sécurisation des soins grâce à l'identitovigilance, pour prévenir les risques d'erreurs dans l'administration des médicaments et des soins prodigués. Deuxièmement, renforcer l'autonomie et la géo-protection des résidents en temps réel.
Troisièmement, la technologie permet de dégager des gains de productivité pour les équipes, souvent significatifs. Enfin, et c'est pour nous l'une des dimensions les plus importantes, la technologie permet au personnel de consacrer plus de temps aux résidents, en étant soulagé des tâches de surveillance pour se consacrer aux soins, et elle facilite l'échange des informations en direct et en temps réel.
Le risque de chute est l'une des préoccupations majeures en termes de sécurité des résidents. Quelles solutions proposent le Groupe PRISME aux établissements ?
La détection des chutes représente un véritable enjeu pour les EHPAD. Plus le temps passé au sol est long, plus les conséquences d'une chute pour la personne âgée sont graves. Les dispositifs de détection des chutes doivent donc permettre de repérer l'ensemble des chutes, et d'éviter simultanément les fausses alertes, pour une plus grande efficacité des équipes.
Le système de détection des chutes avec bracelet-montre intégré dans l'offre Groupe PRISME est le fruit d'un partenariat avec Adveez, une société toulousaine réputée, membre de la FrenchTech comme le Groupe PRISME, et le CNRS. Ce dispositif intègre des algorithmes puissants et particulièrement efficaces dans la détection difficile des chutes dites molles, liées à des malaises et affaissements progressifs. Cette solution est mûre, car elle a été testée depuis plusieurs années dans une dizaine d'EHPAD avant d'être commercialisée.
Si la détection permet une intervention rapide, l'idéal est bien entendu de pouvoir minimiser le risque de chute des personnes âgées à terme. En octobre prochain, le Groupe PRISME annoncera une nouvelle solution qui va encore plus loin, en permettant une analyse prédictive des facteurs de risque. Ce dispositif permettra en effet une analyse comportementale et pourra servir de base d'échange entre le personnel soignant et le résident, en amont d'un risque de chute.
Concrètement, comment fonctionnera ce nouveau dispositif anti-chutes ?
Prenons le cas d'un nouveau résident en EHPAD. Durant les 30 premiers jours, il a pour habitude de se lever deux fois dans la nuit. Puis pour une raison X ou Y, on remarque qu'il se lève 10 fois dans la nuit, ce qui multiplie le risque de chutes. Cette solution technologique permettra aux équipes de constater le changement de comportement, d'analyser et d'échanger avec le résident sur les raisons de ces changements. On ne sera pas obligé d'attendre la chute et d'y faire face, avec toutes les conséquences dramatiques que l'on connaît. On pourra agir de manière plus éclairée et rétablir ainsi le rapport humain dans la prévention en amont.
Sécurité, intégrité physique et liberté d'aller et venir des résidents : comment concilier ces engagements avec les solutions technologiques de gestion des "fugues" et des déambulations ?
Le Groupe PRISME a intégré dans son offre à destination des EHPAD une solution Alzheimer associant sécurité et liberté de circulation, afin de faciliter la détection automatique des fugues chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Cette solution est rapide à déployer d'un point de vue technique. Il suffit d'équiper le résident d'un bracelet d'autonomie ressemblant à une montre. Ce bracelet communique dès lors avec la ou les bases selon l'étendue de la zone de vie à couvrir à l'aide d'ondes radio-fréquences pour ne pas créer d'interférences. Lorsque le résident sort du périmètre de vie couvert par la radio-fréquence, le bracelet est géolocalisé périodiquement grâce au module GPS assisté, et transmet sa position aux équipes.