Dans une campagne de communication inédite, la Fédération nationale des infirmières demande l'arbitrage du Président de la République pour débloquer le bras de fer avec l'assurance-maladie sur le « forfait dépendance lourd » à domicile.
L'assurance-maladie réclame 120 millions de remboursement aux infirmières libérales
La Fédération nationale des infirmiers (FNI) principale représentante des infirmières libérales a publié ce 21 septembre une lettre au président de la République, sous forme d'encart publicitaire dans de nombreux titres de la presse quotidienne régionale.
A l'origine de cette campagne de communication inédite, les 120 millions d'euros de remboursement demandés par l'assurance-maladie, au titre d'une clause de revoyure prévue par l'avenant 6 à la convention nationale signé le 29 mars 2019, avant la crise sanitaire, donc. Cet avenant prévoit une rémunération non plus à l'acte mais sous la forme de 3 forfaits journaliers de prise en charge des patients dépendants selon la charge en soins nécessitée, avec un montant de 28,70 euros par jour pour le « forfait dépendance lourd » quel que soit le nombre de passages par jour. Concrètement, ce forfait coûte plus cher que prévu par une ligne budgétaire d'environ 100 millions d'euros , dont la FNI dit avoir souligné dès le départ « l'insuffisance notoire ».
La clause de revoyure peut être activée si l'impact financier constaté de la réforme est supérieur à 10% de l'impact prévu initialement.
« Aujourd'hui, sur la base d'un bilan réalisé en pleine crise pandémique et d'un surcoût constaté du dispositif par rapport aux projections réalisées en amont de cette crise, l'assurance maladie nous demande d'accepter de signer un texte qui vise à réduire le nombre de patients âgés classés dans les prises en charge lourdes », s'indigne la FNI. « La logique comptable l'emporte sur l'intérêt de nos patients », déplore-t-elle en appelant Emmanuel Macron à « adresser un signe » aux 140 000 infirmiers libéraux et faciliter le déblocage de leurs négociations conventionnelles .