Après la troisième réunion de travail avec Michel Laforcade sur la revalorisation des métiers du secteur social et médico-social, qui s'est tenue le 3 février dernier, les acteurs et représentants des employeurs du secteur privé non lucratif, Nexem, FEHAP et La Croix-Rouge française, dénoncent une situation de blocage.
L'attractivité des métiers passe par la revalorisation financière
Convaincus que la mission Laforcade n'a ni les coudées franches pour négocier, ni de réelles possibilités d'arbitrage, les partenaires ont décidé de monter au créneau. Lors d'une rencontre avec la presse, lundi 8 février, ils ont rappelé que le secteur privé non lucratif représente 75% du secteur social et médico-social, renouvelant leur volonté d'une revalorisation dans tous les secteurs, selon les mêmes modalités et dans le même calendrier que le secteur public.
Pour mémoire, le Ségur de la santé a permis une revalorisation de 183 euros des professionnels soignants intervenant dans les structures hospitalières et en Ehpad. Rien n'a été prévu pour les professionnels exerçant à domicile ou dans le secteur du handicap. Les partenaires évoquent donc une « inégalité de traitement, alors même que le secteur s'emploie à travailler en transversalité. »
Pour Jean-Christophe Combe, Directeur général de La Croix-Rouge française, « nous rencontrons des enjeux structurels liés au manque d'attractivité des métiers et des enjeux démographiques (il va falloir recruter des milliers de professionnels dans les années à venir). La transformation de l'offre nécessite de mutualiser et coordonner l'accompagnement global. Les salariés ont un vrai sentiment d'injustice car ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur. L'inégalité de traitement crée de la concurrence entre nos organisations, voire même au sein de nos organisations ».
« La colère monte », précise Marie-Sophie Desaulle, Présidente de la FEHAP. « Nous demandons que la revalorisation concerne tous les secteurs de l'accompagnement et du soin. C'est une question de cohérence de société ».
Pour l'heure, la mission Laforcade répond travailler à un accord de méthode... Mais employeurs comme syndicats réunis n'entendent pas en rester là.