Des chercheurs lillois vont mesurer l'efficacité à 3 et 9 mois du vaccin Pfizer sur les personnes âgées qui, à l'avenir bénéficieront sans doute de stratégies de vaccination et revaccinations (rappels) personnalisées.
L'efficacité du vaccin Pfizer va être testée sur les résidents d'un Ehpad de Lille
Une équipe de chercheurs du CHU de Lille va tester l'efficacité du vaccin Pfizer sur 125 des résidents de l'Ehpad hospitalier des Bateliers dans le cadre d'une recherche clinique baptisée « Monitocov aging » qui a obtenu en janvier le label « Priorité nationale de recherche ». Ces 125 résidents qui ont subi une première prise de sang avant la vaccination pour évaluer leur métabolisme, devront se soumettre à une seconde prise de sang trois mois après avoir été vaccinés, puis à une troisième neuf mois après cette vaccination. Leurs résultats seront comparés avec ceux de 125 soignants de l'Ehpad qui ont eux aussi reçu une dose du vaccin. L'objectif de la recherche est l'évaluation de la qualité de la réponse vaccinale anti-SARS-CoV-2 chez des sujets âgés par rapport à des sujets jeunes et immunocompétents tels que les personnels soignants.
Stratégies de vaccination et revaccinations personnalisées
Les premiers vaccins disponibles reposant sur la stratégie de l'ARNm ont été ou sont en cours d'évaluation dans des phases 3 de grande ampleur et les premières données chez des volontaires sains suggèrent une efficacité clinique remarquable sur le court terme (< 3 mois).
Mais il existe des populations spécifiques de sujets dont le système immunitaire défaillant ne permet habituellement pas une immunisation optimale. Elles devront faire l'objet d'une attention particulière et vraisemblablement bénéficier de stratégies de vaccination et revaccinations (rappels) personnalisées. C'est le cas des sujets âgés dont l'immunosénescence physiologique entraine à la fois un risque d'infection virale grave, notamment de Covid-19, et une hyporéponse vaccinale notamment vis-à-vis d'autres vaccins (ex : vaccin anti grippaux).
Le Dr Guillaume Lefevre, coordonnateur du projet auquel participent aussi des chercheurs de l'Institut Pasteur de Lille, souligne que « dès son origine, le projet a bénéficié d'un soutien institutionnel au plus haut niveau car nous sommes tous convaincus de l'enjeu majeur de ces résultats pour la stratégie vaccinale.»
Les premiers résultats de cette étude seront connus à l'été, après la première prise de sang des trois mois.