A l'issue d'un rendez-vous à l'Élysée, l'intersyndicale et l'AD-PA ont rappelé leur volonté d'obtenir des réponses immédiates qui passent notamment par la création de 40 000 postes (la moitié en établissement et l'autre pour les services à domicile). Elles attendent du gouvernement l'ouverture de négociations sur ce point avant l'été.
L'intersyndicale réclame « en urgence » 40 000 postes en EHPAD et à domicile
Une délégation de l'intersyndicale du secteur de l'aide aux personnes âgées* a été reçue, le 4 avril, à l'Élysée par Marie Fontanel, la conseillère « solidarités et santé » du président de la République, Emmanuel Macron.
La délégation composée de la CGT, FO, la CFDT et l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a remis au chef de l'État les 35 000 cartes pétitions et les 800 motions qui n'ont pu être portées à l'Élysée le 21 février dernier et a rappelé ses revendications immédiates notamment l'augmentation des effectifs dans les établissements et services d'aide à domicile et la revalorisation salariale des métiers de la filière du grand âge.
Le rapport de Dominique Libault, remis le 28 mars à la ministre des Solidarités et de la Santé, plaide pour une hausse de 25 % du taux d'encadrement en EHPAD d'ici 2024 par rapport à 2015, soit 80 000 postes supplémentaires en proximité de la personne âgée, pour une dépense supplémentaire de 1,2 milliard d'euros. Mais plus d'un an après les grèves dans les EHPAD et services d'aide à domicile, l'intersyndicale et l'AD-PA entendent obtenir des réponses immédiates.
« Nous ne lâcherons pas »
« Il y l'urgence 2019 et l'urgence 2024 », a souligné Bruno Lamy, représentant de la CFDT Santé Sociaux. « Sur l'analyse à moyen terme, on peut trouver des éléments d'analyse dans le rapport Libault. Pour autant, nous voulons des réponses concrètes rapidement », a insisté Pascal Champvert, président de l'AD-PA. « Le projet de loi grand âge peut être intéressant à long terme mais il ne comporte pas de solutions à court terme », a ajouté Malika Belarbi, représentante du collectif des personnes âgées - Fédération CGT santé et action sociale.
L'intersyndicale et l'AD-PA réclament donc « en urgence », « pour la fin de l'année », la création de 40.000 postes (la moitié dans les établissements (EHPAD, Résidences autonomie, USLD), l'autre dans les services à domicile) qui correspondent à deux nouveaux postes par structure, pour un montant estimé à 1,5 milliard d'euros.
« Les constats du rapport Libault sont ceux que nous faisions il y a deux ans. Cela fait 7 ans que l'on devrait être à 0, 8 ETP. Cela fait 20 ans que les écarts se creusent. Avec la proposition du rapport Libault, le ratio serait de 7, 5 ETP pour 10 résidents en 2024. Douze ans après la fin du PSGA [Plan Solidarité Grand âge] on ne sera pas à ce qui était prévu en 2012 », a déploré Pascal Champvert.
L'intersyndicale attend l'ouverture de négociations « rapidement » avec le gouvernement. « On demande l'ouverture de négociations pour avoir des moyens et rompre avec la logique d'un ONDAM fermé, limitatif, et dégager des crédits pour permettre aux établissements de recruter. Si dans les prochaines semaines, il n'y a pas d'ouverture de négociations sur la base de nos revendications, le personnel [des EHPAD et services à domicile] appréciera. La balle est dans le camp du gouvernement. Nous ne lâcherons pas », a averti Luc Delrue, secrétaire fédéral FO Santé.