L'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS)a recueilli 23 780 signalements d'atteintes aux personnes et aux biens en 2019, essentiellement de la part des établissements de santé, et très peu de la part des ESMS. L'Observatoire « encourage » ces derniers à une relation de proximité avec les forces de l'ordre.
L'ONVS invite les ESMS à se rapprocher des forces de l'ordre
Le Rapport 2020 de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), 155 pages, vient de paraître avec des données recueillies en 2019 via sa plateforme de signalements, violences s'entendant par insultes, menaces, violences verbales ou physiques, actes de malveillance... 451 établissements, soit 7,8 % des établissements, ont déclaré 23 780 signalements d'atteintes aux personnes et aux biens en 2019. Attention on est dans le déclaratif et sur la base du volontariat.
Deux focus sont présentés dans ce rapport, en plus de ceux concernant habituellement la psychiatrie, la gériatrie et les urgences : celui sur la violence verbale (insultes, outrages, menaces physiques, menaces de mort). Déjà mis en exergue l'année précédente, l'ONVS tient à insister de nouveau sur ce thème, d'une part, en raison des multiples signalements qui remontent, d'autre part, en raison de la « saturation » et des impacts si négatifs, dont celui psychologique, que cette violence verbale provoque chez tous les personnels, lesquels la subissent parfois de façon quasi-quotidienne. Cette violence verbale dégénère facilement en violence physique. Le second focus aborde la violence et les mineurs.
Les établissements médico-sociaux déclarent très peu de signalements à l'ONVS, les violences semblant par ailleurs davantage rattachées à une pathologie. Toutefois, l'ONVS les encourage «à davantage se rapprocher des forces de police et de gendarmerie » pour évoquer toutes les problématiques d'atteintes aux personnes et aux biens qu'ils peuvent rencontrer (vol, dégradation, intrusion, harcèlement, conflit familial se reportant sur le personnel, menace de dépôt de plainte contre le personnel, violences, etc.). « Cette relation de proximité est un appui essentiel » insiste l'Observatoire, dans la mesure « où ils ne bénéficient pas d'un encadrement aussi étoffé que dans les établissements de santé, qui facilite la prise en compte de cette problématique ».
Psychiatrie, urgences, USLD/Ehpad, sont les trois types de structures qui connaissent le plus de signalements -pour les Ehpad, on peut présumer qu'il s'agit surtout d'Ehpad hospitaliers, ndlr. La plus forte augmentation vient des USLD/Ehpad. En y ajoutant la gériatrie court séjour (1,5% des faits), cela donne un pourcentage de 14, 3% de violences dans ce secteur.