Invitée à Matignon pour des groupes de travail, ouvrant une concertation pour une future stratégie de lutte contre l'exclusion, et après une déclaration du Premier ministre sur le sujet sans mesures significatives annoncées, l'Uniopss a tenu sa conférence annuelle de rentrée sociale, le 21 septembre.
L'Uniopss , inquiète pour l'avenir du secteur social
L'Union a fait part de ses doutes et de ses inquiétudes, devant les premières mesures gouvernementales du nouveau quinquennat. Comme l'a souligné Patrick Doutreligne, président de l'Uniopss, si les nouvelles ambitions et priorités d'Emmanuel Macron avaient suscité certains espoirs chez les acteurs de la solidarité, au fil des semaines, un certain nombre de signaux sont négatifs. Tout d'abord, surprise et déception de ne pas voir apparaître, dans la composition du gouvernement, de portefeuilles dédiés sur les champs de l'enfance, de la famille, des personnes âgées, du logement ou encore de la lutte contre l'exclusion.
" La ministre des Solidarités et de la Santé a une telle diversité de domaines dans son portefeuille ministériel et une telle étendue de responsabilités, que nous pouvons craindre un accès limité aux responsables politiques, une disponibilité réduite et une hiérarchisation des thématiques, comme la santé et ses enjeux financiers énormes, avec, pour conséquence, de reléguer les champs de la solidarité, du social et du médico-social, au second plan des " urgences ", s'est inquiété Patrick Doutreligne.
L'Uniopss a par ailleurs le sentiment que les préoccupations sociales ne sont pas prioritaires face à la " locomotive économique ". Un sentiment largement renforcé par les " mesures estivales prises sans concertation " et " sans mesure d'impact " comme la baisse de 5 euros des APL et la réduction brutale et drastique des contrats aidés.
L'Uniopss a toutefois rappelé sa volonté de s'engager dans la co-construction de réformes structurelles et transversales.