La perspective de devenir un jour dépendant apparaît comme assez probable à une large majorité des Français. Les deux-tiers d'entre eux jugent qu'ils auraient des problèmes pour payer un Ehpad même en mobilisant l'ensemble de leurs ressources.
La Caisse des Dépôts publie une enquête sur la perception du risque de dépendance des Français
Le groupe Caisse des dépôts vient de publier une étude sur la perception du risque de dépendance, à partir des résultats d'un volet spécifique de son enquête Pat€r analysant les comportements d'épargne et d'accumulation patrimoniale des Français. 3 183 personnes âgées de 18 ans et plus représentatives de la population française ont été interrogées.
Cette étude fait apparaître que la perspective de devenir un jour dépendant apparaît comme assez probable à une large majorité des répondants. Toutefois, les personnes les plus diplômées, celles ayant déjà été confrontées à la dépendance d'un proche ou se déclarant en mauvaise santé y sont davantage sensibilisées
Parmi les autres enseignements :
- Les répondants rejettent massivement l'idée que leurs enfants doivent consentir des sacrifices personnels ou professionnels ou bien les aider financièrement s'ils deviennent dépendants ;
- 73% des répondants vivant en couple au moment de l'enquête anticipent pouvoir bénéficier de l'aide de leur conjoint en cas de perte d'autonomie ;
- 45% des personnes en couple déclarent que, si elles devaient avoir besoin de deux heures d'aide quotidienne, elles privilégieraient le recours à leur conjoint (loin devant d'éventuels aidants professionnels : 20%) ;
- Les répondants évaluent assez correctement le coût d'une prise en charge en Ehpad ;
- 90% des répondants jugent qu'ils auraient des problèmes pour payer un Ehpad avec uniquement avec leur pension de retraite, et les deux-tiers même en mobilisant l'ensemble de leurs ressources ;
- Seule une minorité d'entre eux pense pouvoir, dans une telle éventualité, mobiliser des aides publiques comme l'aide personnalisée d'autonomie (APA), y compris parmi les répondants à faible niveau de vie, ce qui témoigne probablement d'une importante méconnaissance du fonctionnement de l'APA.
Les répondants estiment dans leur grande majorité que le financement de la dépendance devrait reposer d'abord sur l'État, seulement en second lieu sur l'individu et quasiment pas sur sa famille. L'idée d'une éventuelle obligation d'assurance contre le risque dépendance est assez favorablement accueillie, pourvu qu'elle garantisse à tous une couverture de qualité.